On a connu des soutiens plus enthousiastes, mais Nicolas Sarkozy s’en contentera sans doute. Samedi, sans surprise, le Parti radical, réuni en congrès à Paris, a officialisé son soutien au président-candidat. Avec un soupçon de réserve toutefois : ce soutien, adopté par 76% des délégués du mouvement, se veut "vigilant", selon le terme de la motion adoptée.
Des réticences bien réelles
Car si la majorité est nette, les réticences sont elles aussi bien réelles. Au Parti radical, la campagne "à droite toute" de Nicolas Sarkozy n’emballe pas franchement. A tel point que l’une des figures du Parti radical, Rama Yade, a affirmé qu’elle ne voterait pas le soutien à Nicolas Sarkozy, qui l’avait pourtant révélée en 2007. "En 2007, Nicolas Sarkozy dictait le tempo, imposait les débats. Aujourd'hui, nous avons le sentiment, nous, les républicains, d'avoir le pistolet du FN sur la tempe", a asséné dans Lemonde.fr l’ex-secrétaire d’Etat aux Droits de l’Homme, refroidie par la "stratégie de droitisation" du candidat sortant.
Selon plusieurs participants, les discussions ont d'ailleurs été houleuses samedi. Et Jean-Louis Borloo a mis tout son poids dans la balance pour arracher un vote positif. Du coup, il n en a rajouté dans la prise de distance. "Oui à un partenariat, non à un alignement sans condition", a-t-il lancé lors de son discours, à l’issue duquel le vote par boîtier électronique a eu lieu.
"Ce soutien de principe implique la liberté de parole sur les fondements de notre pacte républicain et sur nos valeurs radicales. Ce soutien s'entend si les principes et les valeurs radicaux trouvent leur juste place dans le projet du candidat pour une France unie parce qu'une France n'est forte que si elle est juste", a encore lancé jean-Louis Borloo.
Borloo n’ira pas à Villepinte
Surtout, le président du Parti radical a annoncé qu’il ne se rendrait pas dimanche à Villepinte pour le méga-meeting de Nicolas Sarkozy. "Fondamentalement, je ne souhaite pas être à Villepinte demain. Pour quelle raison ? Pas pour dire que je boude, pas pour faire ma mijorée. Ça ferait perdre toute crédibilité à notre vigilance, c'est aussi simple que ça", a-t-il expliqué.
Pour autant, à l'UMP, on ne fait pas la fine bouche. Nathalie Kosciusko-Morizet, porte-parole de Nicolas Sarkozy, s'est ainsi réjouie "de la décision du Parti radical et de Jean Louis Borloo de soutenir" le président-candidat "dès le premier tour de l'élection présidentielle". "Jour après jour, le rassemblement de la droite et des centres s'opère autour de Nicolas Sarkozy", a ajouté l'ex-ministre de l'Ecologie.