L'INFO. Mouvement des bonnets rouges, courbe du chômage, travail le dimanche, malaise fiscal… Lors du Grand Rendez-vous dimanche sur Europe1, Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, a passé en revue les dossiers chauds de l'actualité économique et sociale.
Les Bonnets rouges ? "Une contestation stérile". Laurent Berger a réfuté l'idée selon laquelle les syndicats seraient "dépassés" par les Bonnets rouges. "Il y a une fascination dans ce pays pour les mouvements de contestation hétérogènes", a pointé le syndicaliste. "Affronter les problèmes, c'est aussi proposer, construire", a-t-il critiqué en soulignant : "je ne vois pas de propositions émerger du mouvement des Bonnets rouges".
"Encadrer" le travail le dimanche. "Majoritairement, les salariés ne veulent plutôt pas travailler le dimanche", a souligné Laurent Berger en se fondant sur une enquête du syndicat. Il appelle donc à "redéfinir les secteurs qui ont la possibilité d'ouvrir", "sans forcément élargir". "Cela doit être encadré" et "basé sur le volontariat", a estimé le syndicaliste pour qui l'ouverture le dimanche doit aussi donner lieu à "compensation". "Le travail dominical doit être déconnecté du contrat de travail sinon ce n'est plus du volontariat", a-t-il encore insisté.
Interrogé sur une éventuelle autorisation d'ouverture pour les magasins de bricolage, au coeur de la polémique à la veille de la remise du très attendu rapport Bailly, Laurent Berger a estimé qu'"aujourd'hui, les magasins de bricolage, sont entre deux" et 'qu'il faut éclaircir la situation".
Une situation sociale "tendue" et "pas de cap". "Cela fait des mois et des mois que je dis qu'il manque un cap dans ce pays. C'est ce que je demande au président de la République car on ne voit pas où on va", a dit Laurent Berger qui a qualifié la situation sociale du pays "tendue" et "décliniste". Le syndicaliste a notamment cité l'exemple de l'agroalimentaire : "on savait depuis longtemps que l'on était à la fin d'un modèle", a t-il fustigé. Interrogé sur un éventuel remaniement, il a estimé que ce n'était pas là "son problème".
PSA : "21 millions, c'est amoral". "C'est insupportable dans la situation actuelle qu'un dirigeant puisse empocher 21 millions d'euros", a dénoncé Laurent Berger en réagissant au scandale sur la retraite chapeau du futur ex-PDG de PSA, Philippe Varin. "Il faut des salariés dans les comités de rémunération des entreprises, on le réclame depuis longtemps", a souligné le syndicaliste à ce sujet. "Parler rémunération de dirigeants c'est bien mais derrière il y a des salariés, des licenciements...", a-t-il encore pointé.
Faire une réforme fiscale "sans augmenter les impôts". "On est dans un malaise, un ras-le-bol fiscal… mais l'impôt, c'est la condition du vivre ensemble", a souligné Laurent Berger en appelant à "faire mieux sans augmenter les impôts".
La promesse de Hollande sur le chômage ? "Rien à faire". "Cela fait six mois que je dis que j'en ai rien à faire. Mon souci, ce sont les chômeurs, pas le pari de François Hollande", a souligné le syndicaliste. Et aux yeux de Laurent Berger, "le problème, c'est que les plans sociaux d'aujourd'hui auront des effets sur les chiffres du chômage de 2014". "La décrue du chômage est amorcée", a-t-il convenu "mais je ne pense pas qu'elle soit amorcée durablement".
Le racisme dans l'entreprise "monte". "Nous sentons monter le racisme et le populisme dans les entreprises", a souligné le syndicaliste. Pour lui, cependant, le FN emmène les salariés dans l'impasse : "c’est tellement facile pour Marine Le Pen de dire que ce sont les étrangers qui nous piquent notre boulot", a t-il dénoncé.
LE CHIFFRE - 20.500 chômeurs de moins en octobre
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