Les réflexions de Cahuzac. S’il a délaissé son siège à l’Assemblée nationale après le déclenchement de l’affaire qui porte son nom, Jérôme Cahuzac ne semble pas avoir totalement renoncé à la vie politique. Selon les informations d’Europe 1, l’ex-ministre du Budget, rendu célèbre par son compte caché en Suisse et par son mensonge à l’Assemblée nationale, songe à se représenter à la législative partielle qui aura lieu les 16 et 23 juin dans son fief de Lot-et-Garonne. Et le fait que le Parti socialiste local ait désigné lundi soir Bernard Barral, 66 ans, comme candidat ne change pas la donne pour Jérôme Chauzac, qui songe à se présenter comme candidat sans étiquette.
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Engagement et revanche. "C’est son attachement à Villeneuve-sur-Lot, son engagement depuis 15 ans dans cette ville", qui pousse Jérôme Cahuzac à hésiter, selon l’un de ses intimes. L’ancien ministre est aussi, selon ses proches, très sensible aux messages de soutiens qu’il reçoit de la part de ses anciens administrés. Enfin, il serait aussi animé d’un esprit de revanche. Malgré son récent exercice télévisé de contrition, l’homme se considère encore comme un bouc émissaire et ne comprend pas l’acharnement, démesuré selon lui, dont il fait l’objet.
"J'ai fait une connerie il y a 22 ans..." "Je n'ai pas détourné un euro d'argent public, je n'ai tué personne" confie-t-il à ses proches. "J'ai fait une connerie, il y a 22 ans, à une époque où je ne pensais pas faire une carrière politique. J'ai dit qu'une page se tournait, pas que j'arrêtais la politique" plaide-t-il. Aujourd'hui, l'ex-ministre va jusqu'à regretter d'avoir avoué, explique un de ses proches. Il se compare à un Bernard Tapie qui n'a jamais reconnu les faits du match acheté OM/VA, à un Alain Carignon qui de sa prison se disait innocent.
Certains socialistes ne sont pas contre. Jérôme Cahuzac n’a pas non plus oublié les 45 bulletins qui portaient son nom la semaine passée lors du premier tour de la désignation par les militants socialistes de leur candidat. Certains assument ouvertement leur soutien au ministre déchu. "J’ai adhéré au PS sur la demande de Jérôme Cahuzac, pour le débat d’idées. Je lui suis fidèle et je n’aurais aucun état d’âme de voter pour Jérôme Cahuzac, même s’il y a un candidat socialiste", assure ainsi Claudine, interrogée par Europe 1. D’autres ne sont pas d’accord. "Moi, ça me pose un problème", déplore France. "J’espère qu’il n’ira pas jusque là. Ce serait même dommage pour lui."
"Ce ne serait pas sérieux". Du côté des cadres du PS local, on fait la grimace à cette perspective. "Je ne crois pas qu’il reviendra. Ce ne serait pas sérieux, ça ne serait pas crédible", juge ainsi Bernard Barral, le candidat officiel du PS. "J’aurais mal au cœur pour le Parti socialiste et pour la démocratie. Et je sais aussi que si Jérôme Cahuzac revient ici, il sait très bien que je me maintiendrais", prévient-il. Patrick Cassany, maire PS de Villeneuve-sur-Lot, abonde. "Pour se présenter à une élection quand on veut la gagner, il faut qu’il y ait un espace politique et aujourd’hui cet espace me paraît infiniment petit", juge l’édile.
Réponse le 23 mai. Jérôme Cahuzac se donne jusqu’à la date limite de dépôt des candidatures, soit jusqu’au 23 mai, pour trancher. L’ex-ministre est déjà retourné à Villeneuve-sur-Lot depuis sa disgrâce, mais la dans la plus grande discrétion. La prochaine fois, cela pourrait être pour lancer sa campagne de reconquête.