La bataille que se livrent depuis des mois François Fillon et Rachida Dati va-t-elle enfin cesser ? En théorie, oui. Mercredi soir, une commission nationale d’investiture doit décider qui portera les couleurs de l’UMP aux législatives à Paris. Sans surprise, le Premier ministre sera investi dans la 2e circonscription de la capitale, objet de toutes les convoitises depuis plusieurs mois. "Le Premier ministre a souhaité être candidat et il sera naturellement investi (...) C'est normal, compte tenu de sa personnalité", a précisé Jean-François Copé, mercredi, lors de son point presse hebdomadaire. Toutes les candidatures seront ensuite entérinées lors d’un conseil national, le 28 janvier.
A la recherche d'une solution de repli
En attendant, Rachida Dati ne semble rien vouloir lâcher. Du moins en apparence. La maire du VIIe arrondissement de Paris menace toujours de présenter une candidature dissidente dans son propre camp. Mais négocierait une porte de sortie convenable. Si aucune solution de repli ne semble pour l'instant avoir été trouvée pour l’ex- garde des Sceaux, "on s'approche du but", a assuré mardi à l'AFP un responsable UMP.
Rachida Dati a multiplié ces derniers mois les sorties virulentes contre le "parachutage" de François Fillon dans la 2e circonscription de Paris. Invitée sur France Inter/France Culture/le Mouv' le 23 janvier, elle avait violemment attaqué son concurrent, dénonçant la couardise et le népotisme du chef du gouvernement.
"S’il veut m’écarter, c’est très facile", assurait Rachida Dati :
L’ancienne protégée de Nicolas Sarkozy avait ensuite adressé une lettre ouverte assassine à François Fillon, publiée dans le Mondele 12 décembre. Dans cette missive qui ressemblait à un dernier coup de poker, Rachida Dati exhortait François Fillon à renoncer à "sa" circonscription. "Votre arrivée à Paris est le retour d’une manière de faire de la politique, celle qui soumet les règles et les usages aux pressions de l’ambition solitaire des puissants", n’hésitait pas à écrire l’ancienne ministre de la Justice. "Cela aurait pu être une bonne nouvelle, s'il s'était agi de prendre des risques pour ses idées. Mais vous n'avez pas fait ces choix, et votre arrivée n'est finalement pas une bonne nouvelle. C'est une faute, une faute triste", poursuivait vacharde, Rachida Dati. Des attaques jugées insupportables dans le camp Fillon.
Le cas Dati devra être réglé avant le 28 janvier
A l’UMP, on espère que la querelle entre les deux concurrents à la 2e circonscription va enfin cesser. Questionnée sur l’avenir de l'ancienne ministre de la Justice, Nadine Morano, déléguée générale de l'UMP aux élections, s’est agacée, une nouvelle fois, de ces interrogations sur le "cas personnel d'une seule personne". Une chose est sûre : le "cas" Dati devra être réglé avant le 28 janvier.