La candidature de Ségolène Royal dans la première circonscription de Charente-Maritime devait être une promenade de santé. Mais depuis que la socialiste a été investie en novembre dernier, sa candidature à La Rochelle reçoit un accueil bien tiède localement, jusque dans son propre camp. Non seulement Olivier Falorni, patron de la fédération PS de Charente-Maritime, entend défier l'ancienne candidate à la présidentielle, dont il dénonce le "parachutage", mais d'après un sondage Ifop de décembre, 62% des sondés n'acceptent pas que l'ancienne Première secrétaire du PS soit candidate d'office, sans primaire préalable.
Et d'après Sud Ouest, la candidature de la socialiste fait aujourd'hui l'objet d'un nouveau couac. D'après le site Internet du quotidien, l'inscription de la présidente de Poitou-Charentes sur les listes électorales de La Rochelle n'est pas encore définitivement acquise.
Un problème de domiciliation ?
L'inscription avait déjà été entérinée en janvier dernier, et accordée "via Internet au vu d'un bail signé par elle pour un local de la rue des Dames", précise Sud Ouest. Or, d'après le quotidien, les choses se sont compliquées pour l'ex-ministre lorsque que le facteur censé lui remettre son récépissé d'inscription n'a pas été en mesure de mettre la main sur la destinataire.
Et si l'inscription ou non de Ségolène Royal sur les listes électorales de La Rochelle ne devrait pas l'empêcher de s'y présenter, cette anomalie n'a pas échappé à un enseignant rochelais, qui a décidé d'écrire à la candidate pour exprimer son incompréhension. Dans son courrier, ce dernier souligne que la socialiste a voté à Melle (commune des Deux-Sèvres dont Ségolène Royal était députée jusqu'en 2007, nldr) lors de la primaire socialiste, ce qui impliquait d'être inscrit sur les listes électorales de Melle. Dans sa démonstration, le professeur rappelle au passage le cambriolage fin 2010, dont a été victime Ségolène Royal… à son domicile de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine.
Et comme si cela ne suffisait pas, l'intéressé fait référence, d'une part, à la jurisprudence de la Cour de cassation selon laquelle il ne suffit pas de posséder un domicile dans la ville concernée, et au Code électoral, lequel stipule que cette résidence effective doit dater d'au moins six mois.
Décision rendue mardi
L'histoire ne dit pas s'il a eu vent de ce courrier, mais toujours est-il que le tribunal d'instance a décidé jeudi d'examiner à nouveau la situation. Reste désormais à savoir si Ségolène va connaître le même sort que Rama Yade à Colombes il y a quelques jours. Réponse mardi, lors du rendu du délibéré. Contacté par Europe1.fr, Olivier Falorni, président la fédération PS de Charente-Maritime "ne souhaite faire aucun commentaire avant que la justice ait rendu sa décision".
Interrogée en décembre dernier, Ségolène Royal avait demandé qu'on lui "fasse le bénéfice de la sincérité". "Ce poste m’intéresse, j’avais déjà postulé en 1997", avait-elle dit alors que d'après les informations d'Europe 1, François Hollande et Martine Aubry n'ont pas ménagé leurs efforts pour tenter d’éviter un conflit entre Ségolène Royal et Olivier Falorni et éviter ainsi un conflit similaire à celui opposant les UMP François Fillon et Rachida Dati à Paris.