Un directoire à la manœuvre, 8 millions de tracts imprimés. A un mois des législatives, l’UMP, en pleine réorganisation interne, essaie tant bien que mal de se mettre en ordre de marche pour la bataille des législatives.
Pour éviter une guerre des chefs - notamment entre Jean-François Copé et François Fillon - un "directoire" informel a été mis en place, révèle lundi le Buzz politique d’Europe 1.
Composé de six membres, Jean-François Copé, François Fillon, Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, Bernard Accoyer et Christian Jacob, ce directoire a prévu de se retrouver tous les mercredis, au petit-déjeuner, jusqu'au second tour des législatives.
8 millions de tracts
Pour la bataille des 10 et 17 juin prochains, ces ténors du parti estiment que rien n’est encore joué. Selon eux, les électeurs de droite qui ont rejeté la personnalité de Nicolas Sarkozy reviendront au bercail aux législatives.
Pour les récupérer, l'UMP devra, selon eux, s'opposer clairement au PS et à François Hollande, et insister sur les thèmes de la dette, de l'immigration, de la sécurité et de la famille.
C’est dans cette optique que huit millions tracts, avec en première page une mer de drapeaux bleu-blanc-rouge sous le slogan de campagne "Ensemble, choisissons la France" ont été imprimés ce week-end.
La présence des drapeaux tricolores sur ce document de quatre pages, distribué à partir de mardi à toutes les fédérations du parti, et le choix du slogan se veulent une réponse à la fête de la Bastille, le soir de l'élection de François Hollande, où les partisans du nouveau président avaient brandi des drapeaux français et étrangers.
"Voter UMP, c'est le choix d'une France qui conserve la maîtrise de son destin. C'est le choix du travail, du mérite, de la générosité, de la responsabilité et de l'autorité", assène le texte du document.
Multiplication des Français
La machine risque toutefois d’être enrayée par la concurrence que se font en interne les "courants", "chapelles" et autres "mouvements". En l’espace de quelques heures, lundi, deux nouveaux courants se sont ainsi déclarés.
Brice Hortefeux d’abord. L'ancien ministre de l'Intérieur a ainsi esquissé, dans un entretien au Figaro, la création au sein de l’UMP de la "Droite forte", défendant "des idées à la fois populaires et sociales" et revendiquant l'héritage sarkozyste.
L'ex-ministre Roger Karoutchi ensuite. Autrefois, proche de Philippe Séguin, il a annoncé dans l’après-midi son intention de créer un "courant gaulliste social". Le sénateur des Hauts-de-Seine prévoit ainsi de prendre "avec un certain nombre d'élus, de cadres et d'adhérents de l'UMP, l'initiative de créer un courant gaulliste social directement inspiré de l'exemple et de l'héritage de Philippe Séguin, une voix qui manque cruellement dans le débat public aujourd'hui".
Cette démarche s'inscrit d’ailleurs dans le cadre de la décision du secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, de permettre aux différentes sensibilités de s'organiser désormais en "mouvements", comme le prévoient d'ailleurs les statuts du parti.
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