À quatre jours du premier tour des élections législatives, qui aura lieu dimanche 10 juin, la gauche semble se diriger vers un large succès. D'après un sondage Ifop-Fiducial pour Europe 1 et Paris Match*, elle obtiendrait 45% des suffrages, contre 34% pour la droite parlementaire. Europe1.fr fait le point sur les enseignements de ce sondage.
Le PS et la gauche leaders
• La gauche toujours en tête. Avec 45% des intentions de vote pour l'ensemble de la gauche parlementaire, et 33% pour le seul PS, associé au Parti radical de gauche et aux Divers gauche, ce sondage confirme la course en tête du camp de François Hollande, déjà mis en avant dans un précédent sondage.
"On voit ce statut à part des élections législatives qui, ayant lieu dans la foulée des élections présidentielles, confirment voire amplifient la tendance de cette élection, avec un avantage très net pour la gauche", constate Frédéric Dabi, le directeur du département Opinions de l'Ifop, au micro d'Europe 1.
• Le PS "hégémonique". 8% pour le Front de gauche, 4% pour Europe Écologie – Les Verts : les autres partis de la gauche parlementaire sont finalement loin derrière le PS, qui apparaît aux yeux de Frédéric Dabi comme "le parti hégémonique".
Mais EELV et le Front de gauche permettent néanmoins à la gauche parlementaire d'avoir cet "avantage net" : "On voit que les Français semblent préférer la logique de cohérence à la logique souhaitée par l'UMP, sur le mode 'il ne faut pas que le PS ait tous les pouvoirs au soir du 17 juin' ", souligne Frédéric Dabi.
Le FN pour empoisonner l'UMP ?
• L'UMP sans réserve de voix. Créditée de 30,5% des intentions de vote, l'UMP n'est pas si loin du total du PS et réalise "un score supérieur à celui qu'avait obtenu Nicolas Sarkozy (27,18%) au soir du 22 avril", note le directeur adjoint de l'Ifop. L'ex-parti présidentiel arrive même devant le PS chez les moins de 35 ans et les plus de 65 ans.
Mais son problème reste d'avoir "très peu de réserve de voix" : la droite parlementaire, qui englobe l'UMP, le Nouveau centre, le Parti radical et les Divers droite, n'obtiendrait que 34% des suffrages.
• Le FN fort, le MoDem éparpillé. Avec 15% des intentions de vote, le Front national se maintient à un niveau élevé, particulièrement chez les 18-24 ans (29%). C'est l'autre grand problème de l'UMP, car ce score pourrait suffire au FN pour "se maintenir dans de nombreuses circonscriptions et ainsi empoisonner la droite parlementaire", estime Frédéric Dabi.
Le MoDem, lui, n'obtiendrait que 3% des voix. Les électeurs de François Bayrou au premier tour de l'élection présidentielle 2012 ne sont que 17% à réaccorder leur confiance au parti centriste : 44% envisagent de voter pour le bloc de gauche, 30% pour la droite parlementaire et 9% pour le FN.
*Sondage réalisé selon la méthode des quotas auprès d'un échantillon de 874 personnes, interrogées par téléphone du 31 mai au 1er juin.