L'avance de la gauche parlementaire semble confortée. D'après un sondage Ifop-Fiducial pour Europe 1 et Paris Match*, l'ensemble de la gauche récolte 46% d'intentions de vote pour le premier tour des législatives, contre 33% pour la droite. Le Front national, lui, se voit crédité de 16% d'intentions de vote. Europe1.fr récapitule les principaux enseignements de ce sondage.
La gauche domine. Si le premier tour des législatives avait lieu non pas le 10 juin mais dimanche prochain, 46% des personnes interrogées disent vouloir voter pour un candidat du Front de Gauche, d'EELV, du PS ou du Parti radical de gauche. Le PS conserve sa position hégémonique, recueillant 34,5% de ces intentions de vote à gauche. Le Front de Gauche en rassemble 7% et EELV 4,5%.
"On est vraiment comme en 1981, et surtout comme en 2002, et comme en 2007, sur une tendance législative qui confirme le résultat issu de l'élection présidentielle avec un fort avantage pour le bloc de gauche, c'est-à-dire PS, Front de gauche et EELV", commente Frédéric Dabi, directeur adjoint de l'Ifop, au micro d'Europe 1.
Le PS progresse. Le 6 mai dernier, 31% des personnes interrogées se disaient prêtes à voter pour un candidat socialiste aux législatives. En deux semaines, les socialistes ont donc gagné trois points, quand le Front de Gauche en a perdu un, et EELV 0,5.
L'UMP séduit les indépendants et les employeurs. 53% des employeurs et des indépendants sans salarié entendent voter pour un candidat de l'UMP, du Parti radical ou du Nouveau Centre. Les artisans et les commerçants sont également plus enclins à voter pour la droite, avec 55% d'intentions de vote. Au total, le bloc de droite résiste plutôt bien, gagnant même un point par rapport au sondage précédent. Selon Frédéric Dabi, "l'UMP est largement devancée mais est en progrès."
Le MoDem est à la peine. Les candidats du MoDem n'arrivent pas à émerger, avec seulement 4,5% des intentions de vote. Les choix de François Bayrou dans l'entre-deux tours de la présidentielle, qui a annoncé à titre personnel son vote pour François Hollande, ont probablement brouillé son électorat. Ses électeurs à la présidentielle sont d'ailleurs 31% à vouloir voter pour un candidat de l'UMP, du Parti radical ou du Nouveau centre aux législatives, contre seulement 10% pour un candidat de la gauche.
Un FN fort chez les jeunes, les ouvriers et les employés. En deux semaines, le Front national a perdu deux points, passant de 18% à 16% d'intentions de vote. Mais le parti de Marine Le Pen est particulièrement fort chez les jeunes : 28% des 18-24 ans disent avoir l'intention de voter pour un candidat du FN. Les employés et les ouvriers sont aussi séduits, avec 27% d'intentions de vote.
"L'autre élément majeur de cette enquête, c'est le poids du Front national. Ce qui veut dire de très nombreuses triangulaires, sans doute plus que pour les législatives de 1997, qui avaient été un vrai poison pour la droite parlementaire", analyse encore Frédéric Dabi.
*Sondage réalisé selon la méthode des quotas auprès d'un échantillon de 860 personnes, interrogées par téléphone les 18 et 19 mai.