Dans un livre qui sort jeudi, Martine Aubry et Ségolène Royal font leurs confidences.
Tout, tout, tout vous saurez tout sur les ténors du PS ou presque… Dans "Petits meurtres entre camarades" (Robert Laffont), le journaliste de Libération David Revault d'Allonnes nous révèle où en sont les Dames du Parti socialiste. Le livre paraît jeudi, à la veille de l'université d'été du PS à La Rochelle, où il risque de faire grand bruit.
Aubry parlera avant 2011
Martine Aubry décidera "avant le début de l'année 2011" de se lancer ou non dans les primaires pour la présidentielle de 2012, assure la première secrétaire du parti à la rose rouge dans cet ouvrage. Elle précise que si elle décidait de se présenter, la maire de Lille quitterait son poste de premier secrétaire du PS, qu'elle occupe depuis décembre 2008.
Elle ne donne donc aucune indication précise sur son choix définitif et rappelle qu'elle n'est "pas née pour être candidate à la présidentielle". Elle reste évasive, expliquant : "Je ne sais pas quel sera le climat politique à ce moment-là et quel sera le candidat le mieux placé".
Si elle a une opportunité, elle ira
Son entourage se montre beaucoup plus clair. Son lieutenant, François Lamy, affirme que Martine Aubry "va tout faire pour être la meilleure. On est là pour lui créer l'environnement favorable". Son directeur de cabinet, Jean-Marc Germain, renchérit : "On sait très bien que si elle a une opportunité d'être candidate, elle le sera". Et le porte-parole du PS, Benoît Hamon, ajoute : "Dans sa tête, elle y va. Plus elle avance, moins elle peut reculer".
Royal sur la même position
Quant à Ségolène Royal, elle ne fait aucune révélation transcendante. L'ex-candidate à l'Elysée qui ouvrira l'Université vendredi à La Rochelle assure dans ce même ouvrage : "Moi, je n'ai rien décidé. Je ne sais pas si je serai candidate. Ce qui ne veut pas dire que je ne serai pas candidate".
La présidente de la région Poitou-Charentes précise qu'elle soutiendra "un dispositif gagnant" même si elle n'est "pas forcément en première ligne" et qu'elle veut s'inscrire "dans une intelligence collective", fidèle à ses récentes déclarations où elle avait assuré qu'elle ne serait pas candidate contre Martine Aubry ou encore Dominique Strauss-Kahn.
Cependant, Ségolène Royal pose ses conditions : "Si je pense que le projet est ingagnable, notamment avec les questions de sécurité sur lesquelles le PS a toujours été un peu mal à l'aise (...), je prendrai sans doute mes responsabilités". Elle avertit également que "s'il y a refus de discuter, si on m'explique qu'on n'a rien à se dire et que le meilleur gagne, là, je serai candidate aux primaires. Si la règle du jeu est pipée, si ça se transforme en système verrouillé, à ce moment-là, je prendrai les militants à témoin", estimant pouvoir gagner les primaires "face à tous les autres candidats". L’ex-candidate à la présidentielle s’interroge : "Qui sait faire une campagne comme je sais le faire?", glissant : "Dans une campagne, je peux être la meilleure".
Le PS doit désigner son candidat à l'Elysée par des primaires, prévues à l'automne 2011. Seul le député-maire d'Evry, Manuel Valls, a annoncé officiellement sa candidature aux primaires même si François Hollande et Ségolène Royal ne cachent pas qu'ils fourbissent leurs armes. Dominique Strauss-Kahn, tenu à distance de la politique nationale par son mandat à la tête du Fonds monétaire international (FMI), n'a pas dévoilé ses intentions.
Dans un récent sondage, Martine Aubry battrait Nicolas Sarkozy au deuxième tour en 2012 avec 53% des voix mais Dominique Strauss-Kahn écraserait le chef de l'Etat sortant avec 59% des suffrages.