Des Femen ont perturbé le défilé du FN du 1er mai, avant d'être expulser avec force puis interpellées.
Trois militantes des Femen s'exhibant seins nus depuis le balcon d'un hôtel place de l'Opéra ont interrompu durant cinq bonnes minutes le discours de Marine Le Pen vendredi à Paris, à l'occasion du défilé du FN du 1er mai. Elles ont ensuite été évacuées avec force par le service d'ordre du Front National.
Alors que Marine Le Pen avait commencé son discours, les trois féministes sont apparues brandissant des banderoles, des fumigènes et effectuant des saluts nazis ponctués de "Heil Le Pen !". Selon nos informations, elles avaient loué une chambre dans l'hôtel.
Il est "paradoxal de se dire féministe et d'interrompre un discours en honneur à Jeanne d'Arc", a commenté la présidente du Front national après l'intervention des militantes. "Je crois que certaines vont devoir aller se rhabiller", a-t-elle ensuite ironisé.
Un moment de "grande confusion". Alors que les activistes se présentaient au balcon, perturbant le discours de la présidente du FN, trois hommes ont violemment évacué les trois jeunes femmes. Ces hommes ont arraché les banderoles suspendues au balcon, sur lesquelles était inscrit en caractères gothiques sur fond rouge "Heil Le Pen". Après cette évacuation musclée, l'un d'entre eux a brandi le poing en signe de victoire. "Le service d'ordre, et des militants du FN sont rentrés dans l'hôtel, nous ont expulsées du balcon violemment. Une activiste a pris un coup. Moi j'ai été attrapée violemment, tirée par les cheveux pour être mise à terre dans la chambre", a raconté Solène, au micro d'Europe 1.
Un moment de "grande confusion", d'après elle : "Comme ils sont arrivés par derrière, dans un premier temps, on ne savait pas qui nous arrêtait". Des insultes fusent. Puis la police pénètre dans la chambre et calme le jeu. "Ce sont les militants qui sont arrivés les premiers dans la chambre et qui nous ont frappées et arrachées du balcon", a-t-elle ensuite précisé, affirmant qu'ils ont pu partir avant l'intervention des policiers. L'hôtel leur aurait permis de rentrer dans la chambre où étaient retranchées les Femen.
Peu avant, deux Femen tatouées "Le Pen fasciste" avaient aussi tenté de prendre à partie Marine Le Pen. Débarquant seins nus au moment de l’arrivée de la présidente du FN venue déposer une gerbe au pied de la statue de Jeanne d'Arc, place des Pyramides, les deux féministes ont immédiatement été évacuées par le service d’ordre du FN. Elles ont été plaquées à terre, tandis qu'on leur masquait la bouche pour les empêcher de s'exprimer.
Une opération "réussie" pour les militantes féministes. En tout cas, c'est une opération "réussie" puisque le discours de Marine Le Pen a pu être interrompu, s'est félicité la militante Solène estimant : "Nous avons pu exposer le véritable visage du FN, non seulement à travers la mise en scène que nous avions prévu, mais aussi à travers cette arrestation arbitraire qui montre les méthodes violentes de ce parti."
Plusieurs interpellations. Au total, six militantes Femen ont été interpellées avec un accompagnateur, ainsi que trois chargés de la sécurité du FN. Ils n'ont pas été placés en garde à vue. Les six militantes seront convoquées ultérieurement et interrogées par la police pour exhibitionnisme.
Selon les premiers éléments dont dispose la police, les Femen n'ont pas été blessées. Mais elles envisagent de porter plainte, comme l'a annoncé Solène : "On est en train de voir avec nos avocats pour engager des procédures. Car oui, nous étions dans notre droit, nous faisions passer un message de manière pacifique. Le FN a procédé à des arrestations dans une chambre que nous avions loué de manière arbitraire."
Le FN porte plainte. La présidente du FN Marine Le Pen a, quant à elle, annoncé, en fin de journée, dans un communiqué avoir "donné pour instruction à son avocat de déposer plainte" contre les Femen. "Marine Le Pen donne pour instruction à son avocat de déposer plainte pour violences volontaires et tentative contre les Femen pour ce qui concerne l'agression survenue devant la statue de Jeanne d'Arc et pour atteinte à la liberté de manifester pour ce qui concerne les incidents survenus place de l'Opéra", écrit le service de presse du FN dans un communiqué.
De son côté, le vice-président du parti, Florian Philippot, a jugé sur Europe 1 que "le service d'ordre a fait son travail et il l'a fait très professionnellement", après que les Femen ont été évacuées de façon musclée du balcon depuis lequel elles perturbaient le défilé.
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