Sur le net, les jeunes UMP se veulent offensifs. Après thesolferishow.fr, lancé il y a quelques semaines, ils réitèrent, avec "L’Observatoire des mensonges de la gauche", ou O.M.G., présenté mercredi soir lors des vœux de Jean-François Copé aux Jeunes populaires.
L'idée, reprendre des phrases des ténors du PS et expliquer en quoi elles constituent "un mensonge". La plate-forme sera alimentée par une demi-douzaine de militants. "Dans les articles publiés, il y aura, en rouge, une phrase dite par un socialiste et, en vert, un court texte de vérification qui apportera la preuve du contraire", explique Benjamin Lancar, président des Jeunes pop, sur le blog L’envers du web. Un site qui n’a donc pas vocation à proposer mais à riposter.
"Je ne vois pas ce qui est malvenu"
Et du côté de la direction de l’UMP, on semble apprécier l’idée de ce "détecteur de mensonges" nouvelle version : "Les jeunes veulent, avec leur style, dénoncer les incohérences de la gauche. Je ne vois pas ce qui est malvenu", assure Marc-Philippe Daubresse, secrétaire général adjoint du parti majoritaire.
"On ne peut pas laisser l’adversaire faire n’importe quoi et dire des incohérences sans réagir. Je les encourage à être dynamiques, innovants, à se manifester, sinon on est face à une pensée unique qui n’est contrée nulle part", estime-t-il. Exit donc le fond au profit de la forme ? "Nous, on en parle en parle du fond. C’est complémentaire", balaye Marc-Philippe Daubresse.
"Il ne s’agit pas de taper sur la gauche"
L’utilité de cette démarche ne fait pas de doute non plus pour Dominique Paillé : "Dénoncer chez l’adversaire ce qui est un mensonge participe à la transparence du débat", considère le secrétaire national de l’UMP.
"Il ne s’agit pas de taper sur la gauche mais de mettre en lumière ses mensonges, ce qu’elle a promis et qu’elle n’a pas tenu", nuance l’ancien porte-parole du parti présidentiel. "On ne peut pas suspecter les jeunes pop d’utiliser ce site comme une ficelle politique. Il s’agit là de donner à la population les informations nécessaires pour déceler les mensonges de la gauche, sans faire de polémique".
"C’est ridicule"
Mais chez les jeunes socialistes, l’initiative passe mal. "On trouve ça ridicule. Ils ont du temps à perdre", répond sèchement Laurianne Deniaud, présidente du Mouvement des jeunes socialistes (MJS). Et d’assurer qu’ "il n’y aura pas de riposte des jeunes socialistes car tout ça n’a pas grand intérêt. On préfère consacrer notre temps à construire le projet de la gauche pour 2012", explique-t-elle.
Même si la démarche du camp adverse l’agace un peu : "C’est quand même dingue que l’UMP se comporte comme un parti d’opposition plutôt que d’essayer de sortir la France de la crise ! Ce n’est pas ce que les Français attendent !", s’indigne-t-elle.
"Une cellule de riposte"
Du côté de la rue de Solférino, l’initiative laisse aussi perplexe : "Cette démarche en dit moins sur nous que sur ce que peut produire l’UMP en terme d’idées à un an et demi de la présidentielle", considère Emile Josselin, responsable des contenus web au PS. "Ils tapent sur la gauche mais ils ne font pas avancer le débat", estime-t-il, avant de leur livrer un conseil de bonne guerre : "se concentrer sur leurs propositions plutôt que de parler uniquement du Parti socialiste".
"Toutes les équipes qui se respectent ont une cellule de riposte", rétorque Dominique Paillé, selon qui "il n’y a pas de campagne électorale sans dénonciation des mensonges de l’adversaire". A défaut d’être officiellement lancée, la campagne pour 2012 a déjà démarré sur la toile.