Face à la volonté de Nicolas Sarkozy de rebaptiser l'UMP "les Républicains", la contestation prend de l'ampleur en interne. Parmi les proches de l'ancien chef de l'Etat, on mettait jusqu'ici cette petite musique sur le dos de quelques juppéistes aigris. Mais dimanche, c'est le président du Sénat lui-même, Gérard Larcher, qui a souhaité que les militants UMP se prononcent sur le futur nom. "Je suis favorable à ce qu'il y ait vote des militants pour choisir le nom du mouvement politique", a-t-il déclaré sur France Inter et France 3.
Sarkozy ne compte pas reculer. Pour les amis de Nicolas Sarkozy, il ne fait pas de doute qu'il s'agit d'une manœuvre signée de son rival François Fillon, dont Gérard Larcher est un soutien. Mais le patron de l'UMP ne compte pas pour autant reculer sur le changement de nom. D'abord parce que c'est une promesse de campagne, martèle-t-il. Avant d'ajouter que ceux qui lui reprochent de changer de nom aujourd'hui lui tomberaient dessus s'il ne le faisait pas.
Dans l'entourage de l'ancien président, on assure qu'il n'y a pas d'attachement des militants au nom de l'UMP, comme il y a pu en avoir pour le RPR. Quant à la dénomination "les Républicains", Nicolas Sarkozy n'en démord pas : il assume le côté américain et martèle l'idée que ce nom correspond à celui d'un parti de droite.
Le plan de Sarkozy pour les fédérations. Mais Nicolas Sarkozy ne veut pas seulement repeindre la carrosserie, il compte aussi soulever le capot. Le changement de nom n'est qu'une partie d'un "package", celui de la réforme des statuts de l'UMP, qui doit être votée ratifiée le 5 mai par le bureau politique. Or, l'une des réformes proposées fait tiquer les rivaux de Nicolas Sarkozy pour la primaire : l'élection directe des présidents des fédérations départementales par les adhérents. Grâce au noyau dur de militants sarkozystes, le patron de l'UMP espère ainsi faire main basse la quasi-totalité des fédérations.
En plus de son président, une fédération UMP est également dirigée par un secrétaire départemental. Or, les nouveaux statuts prévoient de maintenir la désignation de ce numéro deux par le bureau politique, sur proposition du président de l'UMP. De quoi verrouiller largement les fédérations, qui seront les pièces maîtresses de l'organisation de la primaire de 2016, et notamment de la mise en place des bureaux de vote.
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