Nicolas Sarkozy a tranché. Les militants de l'UMP vont bien voter sur le nouveau nom de leur parti, que l'ancien président souhaite rebaptiser "Les Républicains". Un scrutin électronique aura lieu les 28 et 29 mai, en même temps que le vote des nouveaux statuts. Ce n'était pas gagné d'avance : le bras de fer a été sévère en interne. C'est même la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy qui a insisté jusqu'au dernier moment pour éviter ce vote dont elle ne voulait pas.
Prise de risque. Ainsi, Frédéric Péchenard, directeur général de l'UMP et bras armé de Nicolas Sarkozy, a tenté jusqu'à la fin de la semaine dernière de mettre en garde le patron de l'UMP. Même son fidèle Brice Hortefeux confie avoir freiné des quatre fers. Ce que craignent les proches de Nicolas Sarkozy, c'est évidemment la prise de risque. Le résultat du vote tombera la veille du congrès du 30 mai. S'il est négatif, cela pourrait enrayer le récit de la refondation du parti, voire apparaître comme une défaite pour Nicolas Sarkozy.
Pas de sondage en interne. Il faut dire que le risque est réel. Aucun sondage n'a été réalisé en interne pour prendre le pouls du parti sur l'appellation "Les Républicains". Nathalie Kosciusko-Morizet, la numéro 2 de l'UMP, qui a argumenté auprès de Nicolas Sarkozy pour qu'il y ait un vote, démine en assurant que les militants ne sont pas les sympathisants. En clair, d'après la députée de l'Essonne, le sondage Odoxa pour iTÉLÉ selon lequel les électeurs de droite ne veulent pas d'un changement de nom ne reflète pas la position des 210.000 adhérents appelés à voter.
Juppé n'est pas contre. Il n'en reste pas moins qu'il faudra convaincre les militants. L’état-major de l'UMP a été prié de se lancer dans une campagne éclair auprès d'eux. Une campagne sans adversaire, toutefois. Alain Juppé a posté dimanche un billet bienveillant sur son blog. "Le nouveau nom qui devrait être proposé, 'Les Républicains', ne soulève pas d'objection de ma part", écrit-il. Quant à Nicolas Sarkozy, il se souvient d'avoir rassemblé 64% des voix lors de l'élection à la présidence de l’UMP et estime que ses fans sauront le suivre une nouvelle fois. Le vote est donc un scénario risqué, mais jouable.
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