Le 22 avril dernier, le ministère des Affaires étrangères avait été noyé sous des milliers d’appels. Au bout du fil, des anciens expatriés, rentrés au pays depuis un temps plus ou moins long, et furieux de ne pas pouvoir voter. "En tout, nous avons eu 5.000 cas environ", concède Eric Bosc, porte-parole adjoint du Quai d’Orsay, joint par Europe 1.fr. "Mais ils seront beaucoup moins nombreux dimanche", promet-il.
Car le ministère assure avoir tout fait pour que de tels couacs ne puissent pas se reproduire. Beaucoup de situations personnelles, relevant majoritairement de problèmes d’ordre administratif, ont été réglés depuis le premier tour. "Pour la plupart, elles ont été réglées le jour même, et d’ailleurs, la plupart des citoyens ont finalement pu voter", assure Eric Bosc, notamment en charge des Français à l’étranger. En fait, près d’un millier de citoyens auraient été au final privés de vote.
"Je ne sais pas si je pourrai voter dimanche"
"Pour les autres, tout a été fait pour qu’ils puissent voter au second tour", affirme encore le porte-parole du ministère des Affaires étrangères. "Les membres de la cellule 'crash' mise en place le soir du premier tour ont travaillé jusqu’à 3 heures du matin, pour des raisons de décalage horaire, pour régulariser les situations", précise le représentant du Quai d’Orsay. Dans beaucoup de cas, les votants n’avaient pas été radiés des listes des consulats, soit du fait de leur négligence, soit du fait de celui de l’administration. Cet écueil devrait être théoriquement écarté.
Théoriquement seulement. "Je ne sais pas si je pourrai voter dimanche", explique à Europe1.fr Arnaud, un habitant de Lyon. Au premier tour, le jeune homme a présenté une attestation de radiation des listes du consulat de San Francisco, où il a résidé. En vain. "Cette semaine, j’ai donc essayé d’appeler le numéro dédié au Quai d’Orsay, mais personne ne m’a répondu. Ma mairie m’a dit d’envoyer un mail au consulat français de San Francisco. Ils ne m’ont pas répondu non plus. Mon tribunal d’instance, m’a, quant à lui, répondu : 'nous ne sommes plus compétents puisque vous avez déjà reçu une carte électoral pour Lyon'", raconte Arnaud. A deux jours du second tour, il reste donc dans l'incertitude.
La cellule "crash" reconduite
Dans d'autres dossiers, des lenteurs administratives, dans la relation entre le ministère et les mairies notamment, étaient apparues. Cette fois, il n’y aura pas de surprise, jure le Quai d'Orsay. "Le ministère de l’Intérieur a envoyé des instructions aux mairies, dont certaines n’étaient pas au courant des procédures à suivre", assure encore le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères. "Il y a également eu une sensibilisation des consulats, pour qu’ils soient prêts à réagir en cas de besoin".
Enfin, la fameuse cellule "crash", tant sollicitée le 22 avril, sera reconduite. "Ses membres sont bien aguerris", sourit, confiant, Eric Bosc. Qui espère tout de même avoir moins de travail ce dimanche-ci.