Les attaques contre Taubira "inqualifiables" pour Hollande

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Une élue UMP a invité la garde des Sceaux à repartir à Cayenne, "où il y avait le bagne". Colère de l'exécutif.

L'INFO. L'exécutif à la rescousse de sa ministre de la Justice. Déjà victime à de nombreuses reprises d'attaques à caractère raciste, Christiane Taubira a une nouvelle fois été visée par l'opposition. "C'est pitoyable d'avoir une telle ministre de la Justice. Elle vient de Cayenne, là où il y avait le bagne, qu'elle reparte là-bas vu qu'elle a toujours détesté la France", a ainsi écrit sur Facebook, le 8 mars, Isabelle Guinot, la première adjointe du au maire UMP de Juvisy

"On n'est pas obligé de tomber dans l'irrespect". "Je ne réagis pas à ça, parce que c'est juste lamentable. Ça n'a pas d'importance. C'est surtout fréquent... L'important n'est pas ma personne", a-t-elle réagi sur RTL. Une magnanimité que ne partage ni François Hollande ni Manuel Valls. "Le président de la République a souligné que les attaques qui étaient portées vis-à-vis de la garde des Sceaux étaient inqualifiables", a affirmé le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, à la sortie du conseil des ministres, le chef de l'Etat soulignant qu'"à un moment, il faut aussi rappeler que dans le débat politique on n'est pas obligé de tomber dans l'irrespect, l'indignité".

"J'attends ce que va dire Sarkozy sur ce sujet". Le Premier ministre a lui aussi condamné fermement cette sortie de l'élue. "Je veux dire, et nous l'avons partagée en Conseil des ministres, une nouvelle fois notre indignation, notre colère face aux propos racistes, antisémites, homophobes, sexistes qu'on voit se répandre avec une très grande facilité; notre indignation et notre colère à l'égard des propos vis-à-vis de Christiane Taubira", a déclaré Manuel Valls à la presse. Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a pour sa part demandé sur France Inter "des sanctions" contre "cette adjointe au maire de Juvisy qui agresse une nouvelle fois" Christiane Taubira "parce qu'elle est noire". "Il n'est pas possible qu'un parti républicain l'accepte donc j'attends ce que va dire Nicolas Sarkozy sur ce sujet", a-t-il ajouté.

Gérald Darmanin 1280x640

Le précédent Darmanin. Comme la ministre de la Justice l'a affirmé, ce n'est en effet pas la première fois qu'elle est la cible d'attaques venant de l'opposition. La semaine dernière, c'est l'ancien porte-parole de Nicolas Sarkozy, le député-maire de Tourcoing Gérald Darmanin (photo), qui s'était fait remarquer, estimant que Christiane Taubira était "un tract ambulant pour le FN". Emoi à gauche, Manuel Valls volant déjà au secours de sa ministre en pleine séance à l'Assemblée nationale. Ce qu'en pense Nicolas Sarkozy ? Plutôt du bien, à en croire ses propos rapportés dans le canard enchaîné : Regardez ce qu'a fait Gérald. Lui, il n'a pas peur. Vous êtes beaucoup trop timides. Vous avez beaucoup trop peur du jugement des médias. Pensez un peu moins aux journalistes et un peu plus à nos électeurs."

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