Chaque jour ou presque, c'est un nouveau couac. Le dernier en date remonte à lundi : le site L'Entente a déterré des photos postées en 2012 sur Facebook par un candidat Front national aux élections départementales en Mayenne. On le voit notamment pointer un revolver sur la tempe d'une marionnette représentant François Hollande. Mais ce cas est loin d'être isolé. Les révélations de propos racistes, antisémites, antimusulmans ou homophobes tenus par des candidats frontistes, notamment sur les réseaux sociaux, se sont multipliées ces dernières semaines. Une enquête de L'Obs publiée jeudi a encore mis au jour une vingtaine de cas.
Des candidats suspendus… Invitée vendredi de Thomas Sotto sur Europe 1, Marine Le Pen a assuré qu'elle serait "d'une fermeté totale" envers ces candidats, avec lesquels elle dit être "en total désaccord". La présidente du FN a affirmé que ces candidats étaient suspendus et "systématiquement" convoqués par la commission de discipline du parti en vue d'une exclusion.
…mais toujours candidats… "A partir du moment où ils sont suspendus, ils n'appartiennent plus au Front national", a ajouté Marine Le Pen. En revanche, la présidente du FN a affirmé qu'elle ne pouvait pas légalement retirer leurs candidatures aux départementales : "nous ne pouvons pas aller retirer les bulletins de vote qui sont déjà dans les préfectures, sauf à nous rendre coupables d'un délit".
De fait, les candidatures publiées le 17 février par le ministère de l'Intérieur sont définitives : elles ne peuvent être ni modifiées, ni supprimées. "Les listes ne sont pas modifiables à compter du jour de la clôture des listes", confirme la place Beauvau à Europe 1.
…et toujours étiquetés FN. Pour autant, l'étiquette politique d'un candidat peut-elle être modifiée ? Lors du dépôt des candidatures, le ministère de l'Intérieur accole à chaque candidat une "nuance" politique qui correspond à son parti d'appartenance. C'est en fonction de ces différentes nuances que les résultats seront comptabilisés au soir de chaque tour de scrutin. Par conséquent, les candidats désavoués par le FN, mais qui portent toujours la nuance FN, seront tout de même pris en compte dans son score.
Or, même si elle le souhaitait, Marine Le Pen ne pourrait pas retirer à ses candidats la nuance FN, car la décision ne lui appartient pas. "Un parti ne peut retirer la nuance d'un candidat puisqu'elle est attribuée uniquement par le ministère de l'Intérieur au vu des éléments portés à sa connaissance", explique-t-on place Beauvau. Une règle bien pratique pour le FN, puisqu'elle signifie que ces candidats sulfureux feront tout de même gonfler son score de quelques voix.
"Ils ne seront évidemment pas élus FN". Dernier point en suspens : que se passera-t-il si ces candidats controversés sont élus conseillers départementaux le 29 mars ? Marine Le Pen doute fort de cette éventualité. "D'après ce que nous savons, ce ne sera probablement pas le cas, compte tenu des gens qui sont mis en cause", a-t-elle expliqué sur Europe 1. Toutefois, la présidente du FN assure ses arrières. S'ils sont élus, "ils ne seront évidemment pas élus Front national, ils ne participeront pas aux groupes Front national dans les assemblées départementales", a-t-elle promis.
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