La chancelière allemande est en campagne. A la veille du Congrès de la CDU (Union Chrétienne-Démocrate), Angela Merkel a repris l'un de ses thèmes favoris : sermonner la France. Mais ses critiques répétitives énervent sérieusement Paris...
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A Bercy, ces critiques passent très mal. La Commission européenne "a établi un calendrier selon lequel la France et l'Italie devront présenter des mesures supplémentaires. C'est justifié car les deux pays se trouvent effectivement dans un processus de réformes", a déclaré Angela Merkel au quotidien conservateur Die Welt. "Mais la Commission a aussi dit de façon claire que ce qui est jusqu'à présent sur la table n'est pas encore suffisant. Ce avec quoi je suis d'accord", a ajouté la chancelière conservatrice.
Des critiques froidement accueillies par Paris. "Quand on veut se faire applaudir au PS, il faut cogner sur l’Allemagne", analyse un ministre français. "C’est pareil à la CDU. Taper sur la France, ça marche très bien en Allemagne". Comme le reconnaît un autre membre du gouvernement, les blâmes de Merkel ne facilitent pas vraiment la communication sur la loi Macron. Et selon nos informations, à Bercy, on ne supporte plus les commentaires sur les rengaines comme "l’Allemagne exige", "l’Allemagne dénonce",...
Merkel d'accord avec... Jean Tirole. "Nous devons faire des réformes pour que les gens retournent au travail", a déclaré le Prix Nobel d'économie Jean Tirole depuis Stockholm, quelques jours avant la remise de son prix Nobel d'économie, "Si vous n'avez pas une économie viable, votre dette augmente, etc., puis à un moment vous devez en finir avec l'Etat providence, ce qui à mon avis serait désastreux". "Ce n’est pas parce qu’il est Prix Nobel qu’il dit la vérité", rétorque un ministre, qui ajoute : "les Prix Nobel se trompent aussi". Toujours est-il que les critiques de Merkel et de Tirole viennent brouiller le message d'optimisme.
Maul zu, Frau #Merkel ! Frankreich ist frei. Occupez-vous de vos pauvres et de vos équipements en ruines !— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) December 7, 2014
Mélenchon soutient à sa façon Hollande. Le leader du Parti de gauche Jean-Luc Mélenchon s'en est violemment pris dimanche à la chancelière allemande Angela Merkel. "Fermez-la, madame Merkel ! La France est libre", a-t-il écrit (en allemand) sur son compte Twitter. "Occupez-vous de vos pauvres et de vos équipements en ruines !".