LA PHRASE - Les députés ont voté ce mercredi la loi sur le non-cumul des mandats qui interdit à un député d’être aussi maire ou président de conseil général par exemple. L’UMP Hervé Mariton devra donc choisir en 2017 entre son mandat de député et sa mairie de Crest dans la Drôme. L’élu, vent debout contre la loi, défend le principe du cumul. D’autant plus que d’après lui, les idées reçues sur les députés cumulards sont fausses.
"Toutes les statistiques, toutes les évaluations depuis de nombreuses années démontrent que les députés qui cumulent ne sont pas ceux qui sont les moins actifs dans le débat à l’Assemblée nationale et de loin", affirme Hervé Mariton.
>> Dans sa chronique, Laurent Guimier revient sur cette déclaration :
Une étude publiée en août 2012 par Luc Rouban, chercheur au Cevipof, décortique le travail parlementaire des 577 députés de 2007 à 2012, c’est-à-dire sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Pour chaque député, le chercheur a comptabilisé le nombre de questions posées, de propositions de loi écrites, les rapports rédigés ainsi que ses interventions en séance publique. Luc Rouban a ainsi passé au peigne fin l’activité des élus qui cumulent et des 80 députés qui ne cumulent pas.
Les chiffres sont formels. En moyenne, les députés cumulards ne sont pas moins présents ou moins actifs que les autres. D’ailleurs, les cumulards sont ceux qui produisent le plus de rapports parlementaires. Il faut néanmoins préciser que la différence se fait surtout sur la personnalité et la qualité des élus. Un très bon élu cumulard sera toujours plus assidu qu’un député absentéiste.
ALORS VRAI OU FAUX ? Les députés en situation de cumul sont aussi actifs que les autres à l'Assemblée nationale.