Au soir du premier tour des élections législatives, les écologistes faisaient la grimace, pas assurés qu’ils étaient d’obtenir les 15 députés nécessaires à la création du groupe à l’Assemblée, leur objectif ultime. Mais depuis dimanche soir, le rictus crispé s’est transformé en franc sourire. Avec 18 élus, dont 17 siègeront, Europe Ecologie-Les Verts est en effet, au côté du Parti socialiste, le grand gagnant du scrutin.
"Une grande et belle date"
Car EELV revient de loin. Après les 2,31% obtenus par Eva Joly à l’élection présidentielle, le parti écologiste semblait moribond. Et le 10 juin, au soir du premier tour, les différentes projections en termes de sièges lui prédisaient certes au mieux 20 élus, mais au pire seulement 10. La défaite de l’un de ses chefs de file, Philippe Meirieu, dans la première circonscription du Rhône, lâché par ses partenaires socialistes, était un mauvais présage de plus.
Et pourtant. Dimanche, à côté de la vague rose, une mini-vague verte s’est propagée sur l’Assemblée. De quatre députés dans l’hémicycle sortant, Europe Ecologie-Les Verts passe à 18 élus. Ce chiffre sera ramené à 17, puisque Cécile Duflot, élue à Paris, laissera sa place à sa suppléante socialiste, la sortant Danièle Hoffman-Rispal. Mais avec 17 élus, la ministre du Logement ne cachait pas son contentement. "C’est une grande et belle date dans l'histoire des Verts" et "la naissance du premier groupe écologiste à l'Assemblée nationale", s’est félicité la secrétaire nationale du parti écologiste.
Pas d’écolo-dépendance pour le PS
Du coup, les tenants de l’écologie politique ne se sentent plus de joie. Cécile Duflot a ainsi prédit que ce groupe parlementaire "sera un des pivots de la majorité présidentielle". Les écologistes "seront des acteurs déterminés et déterminants des cinq années à venir, ils seront peut-être 20, mais ils agiront comme 100", a-t-elle promis. Jean-Vincent Placé, patron des sénateurs EELV, a lui salué l'émergence de "la troisième force politique à l'Assemblée nationale". "Nous œuvrerons (...) pour peser, pour changer de démocratie, et aller vers une République bien plus parlementaire", a affirmé l’éminence grise de Cécile Duflot.
C’est oublier un peu vite la principale déception de la soirée pour les écologistes. Forts de la majorité absolue, le PS et ses très proches alliés ne sont en effet pas en situation d’écolo-dépendance. "On va essayer de peser le plus possible. Ca sera aussi à notre partenaire national de savoir quelle place il veut laisser aux autres composantes de la gauche", a admis David Cormand, "Monsieur élections" à EELV.