"Les Verts ont pris l’habitude, et encore plus depuis quelques mois, de se projeter dans un monde idéal. Entre l’idéal et le réel, il y a un fossé". La charge ne vient pas de l’UMP, mais du député socialiste Jean-Marie Le Guen, dans les colonnes du Figaro.
Alors que la controverse sur les 35 heures colle toujours aux basques du PS, l’initiative de leurs alliés verts tombe, semble-t-il, un peu mal. Au-delà des fondamentaux sur la sortie du nucléaire en 2031, la VIe République ou la biodiversité, le programme d'EELV pour 2012 prévoit, en effet, la réduction du temps de travail vers les 32 heures. Loin de faire l’unanimité à gauche, la mesure provoque déjà des railleries à droite.
"Ça va être simple pour François Hollande !"
"Une nouvelle course à l'échalote pour la diminution du temps de travail débute !". Sur son blog, le député UMP de Paris Bernard Debré ne cache son exaspération. Pointant du doigt "un monde idéalisé qui sera rapidement balayé par la réalité des faits", Bernard Debré dénonce la "nouvelle utopie" des Verts.
De son côté, le député centriste Jean Dionis du Séjour ne boude pas son plaisir. "Les Verts pour la semaine de 32 heures ! Ben voyons, pourquoi se fatiguer ? Ah, ça va être simple pour F. Hollande avec de tels alliés", s’amuse-t-il sur son compte Twitter.
"Ce n’est pas quelque chose d’imposé"
En prenant le risque de mettre en porte-à-faux leurs alliés socialistes, les écologistes ont-ils pris la mesure de cette proposition ? Interrogé par Europe 1, le député Vert François de Rugy a tenté lundi d’éteindre ce début d’incendie. "Ce que nous proposons, c’est simplement d’avoir une négociation sociale avec les partenaires sociaux, pas quelque chose d’imposé", a-t-il précisé. Et aux socialistes qui s’émeuvent aujourd’hui de cette proposition, l’écologiste n’a pas manqué de rappeler, qu’au moment des 35 heures, sa formation n’était "pas favorable à une loi autoritaire".
Sur le fond, le député Vert n’a pas non plus rougi de cette proposition. "La question du temps de travail est de toute façon toujours posée. Regardez en Allemagne, quand il y a eu la crise fin 2008, les Allemands ont décidé de favoriser le chômage partiel avec une indemnisation plutôt que les licenciements", a-t-il argumenté.
Déni de réalité, ou véritable réponse à la crise ? Une chose est sûre. Après les bisbilles autour du nucléaire, cette sortie des Verts est un nouveau caillou dans la chaussure du candidat socialiste François Hollande.
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