La PHRASE - Mardi, le député UMP Eric Ciotti était l’invité d’Europe 1 matin. A quelques mois des municipales, il a tenu à expliquer les propos tenus par François Fillon. La veille, l’ancien Premier ministre avait refusé de se positionner en cas de duel entre le PS et le Front national au second tour, semant le désarroi dans ses propres rangs. Pour certains, ces propos pourraient pousser les électeurs UMP à voter pour le parti de Marine Le Pen. Faux, a répondu Eric Ciotti. Et il en veut pour preuve que lors des dernières élections législatives partielles remportées par l’UMP, ce sont essentiellement les électeurs socialistes qui ont voté pour le FN. Vrai ou faux ?
>> Dans sa chronique, Laurent Guimier revient sur cette déclaration :
<iframe class="video" src="http://www.dailymotion.com/embed/video/x14ho3b" frameborder="0"></iframe>
Comment le savoir ? Pour les deux dernières législatives partielles, des politologues ont analysé les reports de voix entre le premier et le second tour. Ils ont épluché les résultats bureau de vote par bureau de vote. Objectif : savoir dans quels quartiers votant habituellement à gauche au premier tour le Front national a fait un gros score au second tour. En faisant des moyennes sur l’ensemble des bureaux, les chercheurs se sont aperçu que ce n’était pas des centaines mais des milliers d’électeurs socialistes qui s’étaient rabattus sur le FN après l’élimination du candidat PS.
Un report massif. Dans le Lot-et-Garonne, une étude de l’IFOP prouve que 15% des électeurs qui avaient voté pour le PS au premier tour ont voté Front national au second tour. Dans le même temps, les deux-tiers des autres électeurs avaient voté blanc ou s’étaient abstenus. Dans l’Oise, ce report Front national est encore plus massif. Le chercheur en sciences politiques Joël Gombin est parvenu à démontrer qu’entre 40% et 45% des électeurs socialistes ont voté pour la candidate du Front national, contre le candidat de l’UMP.