La PHRASE - Mardi, jour de la rentrée scolaire, le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon était sur le pont pour défendre la réforme des rythmes scolaires. Selon lui, le retour à la semaine de quatre jours et demi était une nécessité. Pour le prouver, il a rappelé le mal-être des écoliers français. Un phénomène qui serait dû à des journées d’école interminables. « Six heures de classe par jour, il n’y a qu’en France qu’on fait ça » a affirmé le ministre.
>> Dans sa chronique, Laurent Guimier revient sur cette déclaration :
Ce que disent les études. Il existe peu de travaux sur ce sujet à l’échelle mondiale. La question du bonheur à l’école a néanmoins fait l’objet de recherches de la part de l’OCDE. L’organisation, qui regroupe la plupart des pays développés ou émergents, s’est intéressée à la qualité de vie des élèves. En 2009, elle a publié ses résultats dans une étude intitulée « Assurer le bien être des enfants ». Concrètement, les experts ont analysé deux phénomènes dans chaque pays. Ils se sont intéressés aux brimades infligées par les profs aux enfants. Ils ont également posé aux enfants une question très simple : « Aimez-vous l’école ? ». Verdict : la France arrive 22ème sur 25.
Problème : non seulement cette étude ne corrobore pas les propos de Vincent Peillon mais en plus, elle ne prend en compte qu’une trentaine de démocraties industrialisées ou émergentes. Certes, les Français sont mal classés au sein de l’OCDE. Mais qu’en est-il à l’échelle de la planète ? Peut-on dire pour autant que nos élèves sont plus malheureux que les Malgaches ou les Afghans ? Sur ce point, le ministre a tout faux.
En revanche, s’il y a bien un domaine dans lequel les Français sont derniers, juste avant les Japonais, ce sont les mathématiques. Une étude de l’OCDE datée de 2003 les classe en avant-dernière position. On y apprend que les élèves français ont tout juste la moyenne en maths. Mais aussi que plus de 50% d’entre eux se disent stressés quand ils ont un devoir de maths à rendre. C’est à peine moins qu’au Japon.