Sonnés par la défaite aux régionales, les députés UMP se sont retrouvés mardi matin pour une réunion à huis clos. Jean-François Copé, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, qui a été reçu à quatre reprises par le chef de l'Etat en huit jours, dont deux fois lundi, a souhaité que ce rendez-vous soit "surtout une réunion de vérité" mais aussi de "responsabilité".
"On discute, on crève les abcès, on se dit les choses mais on ne met pas le feu à la maison", a-t-il ajouté à son arrivée au Palais-Bourbon.
Fillon devant les députés
Evénement majeur de la réunion : l'arrivée vers midi du Premier ministre qui a été très applaudi, selon des participants au groupe. Répondant à une demande de Jean-François Copé, François Fillon a annoncé l'abandon de la taxe carbone.
Les députés ont critiqué l'ouverture
Pour le reste, ce rassemblement des élus UMP a été houleux. Sur Twitter, le député UMP Lionel Tardy raconte que ses collègues ont critiqué l'ouverture et la nomination du député PS de l'Isère Didier Migaud à la Cour des comptes: "On met en avant Migaud... et on fait 25% dans l'Isère", aurait, selon lui, déclaré le député Jacques Remiller.
Des députés UMP alsaciens ont aussi critiqué la place accordée sur les listes aux membres de Gauche moderne, le petit parti du maire de Mulhouse, Jean-Marie Bockel (ex-PS).
Auparavant, c'est un député proche de Dominique de Villepin, Michel Raison, qui a connu un succès à l'applaudimètre en déclarant : "le président doit nous respecter".
Les sénateurs veulent un vote de confiance
Au Sénat, à l'issue d'une autre réunion UMP, les sénateurs du parti présidentiel ont réclamé "un pacte de confiance avec l'exécutif", avec un discours du Premier ministre devant le Parlement "suivi d'un vote de confiance". Les sénateurs et députés UMP se réuniront à ce sujet en séminaire de travail lundi prochain dans l'après-midi, autour de François Fillon.
Selon l'article 49 de la Constitution, le Premier ministre a la faculté de demander au Sénat l'approbation d'une déclaration de politique générale. "Je suis satisfait parce que la conclusion de la réunion de groupe ici c'est que nous demandons un débat de confiance au Sénat avec un discours du Premier ministre fixant les grandes priorités des 18 mois utiles qui nous séparent des élections présidentielles" a confirmé dans les couloirs du Sénat l'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.