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>> Le Front national. Marine Le Pen, comme son père avant elle, n’a de cesse de fustiger le système "UMPS", renvoyant les deux gros partis dos à dos. L’épisode vécu dimanche soir par l’UMP, qui ressemble à s’y méprendre au délétère congrès de Reims du PS en 2008, donne encore un peu plus corps à sa critique. Avec les accusations de fraudes émanant des deux camps, le parti d'extrême droite peut en plus jouer la carte du "tous pourris". Le changement, ce serait donc elle.
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"C'est un scénario qui ne nous est pas désagréable", a résumé lundi le vice-président du FN, Louis Aliot. "On vit en direct le crash de l'UMP" et "quel que soit le président", il "n'aura aucune légitimité, puisqu'on a un parti qui est brisé en deux", s'était félicité Florian Philippot, bras droit de la patronne, dès dimanche soir. "Quel que soit le vainqueur, Marine Le Pen a un boulevard devant elle", analyse pour sa part Christian Delporte, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Versailles.
La présidente de Cap 21 Corinne Lepage a la même analyse :
#UMP les gagnants sont ex æquo ...Marine Le Pen et #UDI— Corinne Lepage (@corinnelepage) November 19, 2012
>> L’Union des démocrates indépendants. Le tout nouveau parti politique lancé par Jean-Louis Borloo a, dès ses premiers jours d’existence, assuré qu’il marcherait dans les pas de l’UMP… tout en se posant comme un concurrent. La cacophonie qui règne au sein du principal parti d’opposition accrédite la thèse initiale de Jean-Louis Borloo. Et aiguise son appétit. "La création de l'UDI apporte aux Français une nouvelle offre politique indépendante, moderne et ouverte clairement inscrite dans l'opposition et au centre droit", écrivent dans un communiqué les députés Maurice Leroy et Philippe Vigier, porte-paroles de l'UDI.
Et histoire de convaincre quelques cadres de l’UMP mal à l’aise avec la ligne droitière du parti depuis plusieurs mois - comme Chantal Jouanno - ils rappellent que l'UDI, elle, a choisi à l'unanimité son président, Jean-Louis Borloo, en octobre dernier. "Il n'y a plus de leader naturel pour cette droite et c'est la première fois que cela leur arrive depuis 1958", constate le député Jean-Christophe Lagarde, porte-parole du groupe UDI à l'Assemblée. A moins que le seul leader naturel de la droite ne profite de la situation…
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>> Nicolas Sarkozy. Les militants de l’UMP ne l’ont pas oublié. Jean-François Copé et François Fillon l’ont bien compris, eux qui se sont livrés à une véritable course au brevet en sarkozysme pendant des semaines. Alors qu’il laisse toujours planer le suspense quant à un éventuel retour en politique, Nicolas Sarkozy, qui ne s’est pas déplacé pour voter dimanche, ne pouvait rêver meilleur scénario : aucun leader ne se dégage nettement à droite. Personne n’a pris sa place.
"Le risque, c'est que Sarkozy revienne, et c'est lui qui représente le plus grand danger", craint ainsi un cadre du FN. Jean-François Copé a d’ores et déjà annoncé qu’il déroulerait le tapis rouge à l’ancien président si celui-ci décide de se lancer dans la bataille en 2017. François Fillon est plus évasif, mais une élection arrachée au forceps ne le placerait pas dans les meilleures conditions pour gérer un retour du héros des militants de l’UMP.
>> François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Qui à l’UMP osera encore parler de couac après l’immense raté de son scrutin interne ? Pour l’éditorialiste politique d’Europe 1 Alexandre Kara, aucun doute : "le vrai vainqueur, c’est François Hollande. Dans ses rêves les plus fous, l’Elysée n’aurait pu imaginer un tel dénouement : que l’UMP lui offre sur un plateau ses divisions, c’est un remake à l’envers de 2008", analysait-il lundi matin. Le couple exécutif ne s’est livré à aucun commentaire. Surtout ne pas donner l’impression de se réjouir du malheur des autres. Ou alors discrètement.