A l’occasion du Cinquantenaire de l’indépendance de plusieurs pays africains, mais aussi des cérémonies du 14-Juillet, Nicolas Sarkozy avait invité mardi à un déjeuner à l’Elysée les dirigeants de 13 pays d’Afrique francophone invités (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Centrafrique, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo).
Les putschistes nigériens invités
Les critiques, émanant notamment des ONG, n’ont pas tardé à fuser. Près de 700 manifestants ont ainsi défilé mardi soir pour dénoncer la présence, dans les contingents africains, de "criminels" ou "coupables de violations des droits de l'Homme", ce que l'Elysée a démenti. "Nous sommes scandalisés de la présence dans la tribune officielle (...) de dictateurs qui tirent sur leur peuple", a déclaré Odile Tobner, présidente de Survie.
Ainsi, l’armée nigérienne, qui a perpétré un coup d’Etat en février dernier, et n’a toujours pas tenu sa promesse d’organiser des élections, défilera, comme les militaires des 12 autres pays invités, sur les Champs-Elysées. Et leur leader Salou Djibo, qui n’a pas de légitimité démocratique, sera présent en tribune officielle pour représenter son pays.
Les pensions alignées
Mais c’est surtout sur l’accusation de "nostalgie coloniale", que Nicolas Sarkozy a tenu à se défendre mardi soir. Le chef d’Etat a souligné au contraire "l'injustice et les erreurs" de cette période. Cette rencontre, a-t-il dit, a pour but "de célébrer la force des liens que l'Histoire a tissés entre nos peuples. Et la force de cette rencontre, c'est de construire ensemble notre avenir". "Je sais bien tout ce que la notion de relations privilégiées, de relations spéciales charrie de soupçons et fantasmes", a-t-il jugé, "mais le moment est venu de l'assumer ensemble, sans complexe et sans arrière-pensées".
Au milieu de ce "passé tumultueux", il a évoqué la "dette" de la France envers les pays africains, "dont les fils ont versé leur sang pour libérer la France" lors de la Seconde guerre mondiale. Et il a profité de ce rendez-vous pour annoncer l'alignement des pensions de tous les anciens combattants de l'armée française, français ou étrangers. Très attendue, cette décision devrait bénéficier à 30.000 personnes et faire l'objet d'un projet de loi "dès la rentrée prochaine"