Le climat. La majorité se montre de plus en plus exigeante envers le gouvernement. Les députés socialistes ont réclamé cette semaine plus de considération à Jean-Marc Ayrault. L'opération "transparence" lancée par l’Élysée est loin d'avoir plu à tous les élus PS. Et surtout, de plus en plus de voix, y compris chez les ministres, remettent en cause la politique de rigueur et s'affolent de la dégringolade de François Hollande dans les sondages. Sans parler du président de l'Assemblée, Claude Bartolone, qui presse le chef de l’État de passer "au deuxième temps du quinquennat", avec l'ambition de Matignon en toile de fond.
Les Hollandais s'y mettent aussi. Dernière pique en date, celle du patron des sénateurs PS, François Rebsamen, vendredi sur Public Sénat : "si François Hollande ne voulait pas que je l’affaiblisse, il fallait qu’il me propose l’Intérieur." Cette fois, la sortie est signée d'un ami proche de François Hollande. Et elle traduit l'inquiétude de beaucoup de "hollandais". Selon les informations d'Europe1, ces derniers se téléphonent, se concertent, et entendent peser sur le chef de l’État. Pour beaucoup la situation politique est catastrophique et il faut agir vite.
La tentation du remaniement. Contacté par Europe1, un fidèle le dit même sans détour : "il faut protéger François Hollande de lui même, de ses vieux démons, et le forcer à faire son coming-out sur le plan de l'autorité. La solution est en lui : le président doit être le président." Pour l'un de ses amis de toujours interrogé par Europe1, il est même "clair" qu'il faut remanier le gouvernement vers une équipe plus restreinte, sans forcément changer de Premier ministre.
Qu'en pense-t-on à l’Élysée ? Les recommandations et autres conseils des "hollandais" sont bien entendus remontés à la présidence. L'hypothèse d'un remaniement fait même son chemin, reconnaît-on à l’Élysée. Mais, y ajoute-t-on, il n'aura pas lieu sous la pression, même celle des amis du président.