Elle est derrière partout, et même jusque dans son propre fief des Deux-Sèvres. Chez elle, Ségolène Royal, la candidate de 2007, n'a récolté que 17,9% des voix au premier tour de la primaire socialiste, loin derrière son ancien compagnon François Hollande, qui a réalisé 43,7% dans le département. Au niveau national, Ségolène Royal a engrangé à peine 7% des voix et se retrouve à la quatrième place, derrière Arnaud Montebourg. Elle est même talonnée par Manuel Valls qui flirte avec les 6%.
Au point que Ségolène Royal, de retour dans son QG parisien de campagne, n'a pu retenir ses larmes. "C'est dur", a-t-elle concédé. Plus dur même que la défaite de 2007 ou tout autre revers électoral. "Parce que c'est beaucoup de choses données, beaucoup de déceptions pour tous ceux qui ont soutenu... c'est très dur", a expliqué Ségolène Royal. Avant d'ajouter dans un sourire : "Je m'en remettrai parce que je suis forte".
Ségolène Royal est apparue en larmes :
Un score qui a aussi suscité la "tristesse" de son soutien Jean-Louis Bianco, pour qui "la victoire de la gauche [à la présidentielle] ne sera pas possible sans Ségolène Royal".
Pas encore de consigne de vote
Un peu plus tôt dans la soirée, vêtue de son tailleur rouge pour prendre la parole rue de Solférino, Ségolène Royal avait pourtant été encouragée par ses partisans qui scandaient malgré tout "Ségolène, merci !". La candidate avait alors dit sobrement avoir "pris acte" de son score, un "résultat très décevant".
"Je continue à être là avec vous, bien présente et au combat pour continuer à faire avancer la gauche", avait lancé ensuite la candidate, sourire aux lèvres, tentant de faire bonne figure devant ses partisans, réunis à la Maison des Polytechniciens à Paris.
Ségolène Royal devant ses partisans :
Pas de consigne de vote pour l'instant, mais Ségolène Royal s'exprimera "prochainement" sur la question. Elle a toutefois déjà prévenu qu'elle aurait plusieurs exigences, telles que la "démocratie participative", la "mutation écologique" ou encore le "non cumul des mandats".
Elle voulait être "la présidente des solutions"
Celle qui avait réuni 17 millions de Français derrière elle à la présidentielle de 2007 ne pourra donc pas prendre sa revanche sur Nicolas Sarkozy. Elle disait pourtant avoir tiré les leçons de 2007 promettait d'être "la présidente des solutions". Mais elle n'a jamais réussi à percer derrière François Hollande et Martine Aubry.
Insistant malgré le poids de la défaite de 2007 sur son expérience de candidate, elle a mis largement en avant son bilan à la tête de la région Poitou-Charentes ainsi qu'un certain "lien affectif" avec les Français. A en croire les résultats de dimanche soir, ce lien semble s'être rompu.