Enjeux. Le scrutin des municipales aura bien un impact national, en dehors du test de popularité de la majorité. Le résultat des élections des 23 et 30 mars modifiera indirectement la composition du Sénat qui, pour moitié, sera renouvelé en septembre. Les sénateurs sont, en effet, élus essentiellement par des représentants des communes.
Dans le détail, 178 sénateurs sur 348 seront élus en septembre par un collège comprenant les députés, les conseillers généraux, les conseillers généraux, et des représentants des communes. Ces derniers forment même 95% des votants. Or la gauche dispose d'une très faible majorité actuellement au Sénat, avec 178 sièges sur 348, et une forte poussée de la droite aux municipales pourrait rebattre les cartes.
Le PS se dit confiant. "C'est en fonction du résultat des municipales qu'il y aura alternance ou non au Sénat, soit cette année, si la vague de droite est puissante, soit en 2017, lors du renouvellement de l'autre moitié de la Haute Assemblée", prévoit Gérard Larcher (UMP) qui a présidé cette chambre de 2008 à 2011. "Sauf raz-de-marée de la droite aux municipales, il y a assez peu de chances pour que le scrutin municipal bouleverse le visage du Sénat", relativise toutefois Jean-Pierre Sueur (PS), président de la commission des lois.
Qui a raison ? La droite aura de vraies difficultés à gagner de nouveaux sièges en septembre, en raison notamment du changement dans le mode de scrutin du Sénat voté l'été dernier :
- D'une part, la règle du scrutin proportionnel par liste a été étendue aux départements qui élisent trois sénateurs, contre quatre auparavant. Or, il s'agit de départements ruraux, considérés généralement à droite. Et le scrutin proportionnel va y avantager la gauche (dans les autres départements, ceux avec un ou deux sénateurs, c'est le scrutin uninominal à deux tours qui est appliqué).
- D'autre part, les villes de plus de 30.000 habitants, souvent à gauche, se sont vus de leur côté accorder un poids plus important dans le collège électoral pour contrebalancer l'influence des petites communes, considérées comme surreprésentées, et votant souvent à droite.
Quelle que soit la couleur politique du Sénat en septembre, son président changera : Jean-Pierre Bel, à la surprise générale, a annoncé que pour des raisons personnelles, il abandonnait son fauteuil, au bout de seulement trois ans.
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