Sera-ce le coup de grâce pour Patrick Devedjian ? Confronté à la grogne de ses camarades de l’UMP dans les Hauts-de-Seine, département qu’il préside, en raison d’un livre brûlot écrit par sa directrice de cabinet Marie-Célie Guillaume, voilà l’ancien ministre de la Relance visé par la Cour des Comptes.
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Dans son rapport, rendu mardi, l’instance s’interroge en effet selon Lexpress.fr sur deux voyages effectués en 2009 par celui qui est aussi président de l’Epad (Etablissement public d’administration de la Défense) au Moyen-Orient. C’est en fait la présence lors de ces déplacements de la dite Marie-Célie Guillaume qui intrigue les Sages du Palais Cambon.
Facture : 23.000 euros
Car ces deux voyages, l’un à Dubaï, l’autre à Abou Dhabi, étaient financés par l’Epad, auquel Marie-Célie Guillaume n’appartient pas. Et l’établissement n’est censé prendre en charge que les frais des membres de son conseil d’administration et de ses salariés. La directrice de cabinet n’avait donc pas droit aux billets d’avion et aux nuits d’hôtel dont elle a profité. D’autant plus gênant que la facture est salée.
Le premier voyage a eu lieu du 6 au 8 avril à Abou Dhabi, à l’occasion d’un forum sur le thème de la ville durable et de l'attractivité des territoires. Patrick Devedjian est invité en tant que président de l’Epad. Il est accompagné, outre des autres membres de la délégation, de Marie-Cécile Guillaume. Alors ministre, le président des Hauts-de-Seine réclame et obtient pour lui et sa collaboratrice d’être surclassés de la classe business à la première classe. La "dircab" de Patrick Devedjian est également prise en charge pour deux nuits au luxueux Emirates hôtel.
Six mois plus tard, en octobre 2009, rebelote. Le voyage a cette fois lieu à Dubaï. Mais les conditions sont les mêmes : première classe et deux nuits dans un hôtel de haut standing. Au total, rapporte Lexpress.fr, l’Epad a dépensé pour Marie-Célie Guillaume et pour un agent de sécurité accompagnant Patrick Devedjian, environ 23.000 euros.
Le torchon brûle
Interrogée par la Cour des comptes, L’Epad a répondu que les billets de première classe avaient été émis "sur demande du cabinet [de M. Devedjian] et du fait de sa fonction ministérielle". De son côté, le service de presse du Conseil général a justifié la présence de Marie-Célie Guillaume de par le fait qu’elle "suivait au Conseil général des Hauts-de-Seine les dossiers de l'Epad".
Pas sûr que Patrick Devedjian puisse bénéficier du soutien de ses "amis" dans cette affaire. Depuis la sortie du livre de Marie-Célie Guillaume, le torchon brûle entre le président du Conseil général des Hauts-de-Seine et la majorité départementale. 14 élus UMP ont en effet voté en juin à son encontre une motion de défiance. Et obtenu le départ de Marie-Célie Guillaume.