Pas une fois, durant une heure d’interview, Nicolas Sarkozy n’a cité, dimanche soir, le nom de son opposant socialiste : François Hollande. Toutefois le président, qui a quasiment levé les derniers doutes qui pesaient sur sa candidature à l'élection présidentielle, n’a pas été avare de piques vis-à-vis de son adversaire. "Arrogant", "au niveau du caniveau" : Europe1.fr recense, ici, les flèches décochées par le chef de l’Etat.
Contre "les arrogants" - Lors de cette émission diffusée par au moins six chaînes, le chef de l’Etat a, en effet, fustigé ces "arrogants" qui parlent de lui au passé. Ces derniers, l'agacent au point qu'il pourrait avoir tenter, parfois, de précipiter son entrée en campagne. C'est du moins ce que Nicolas Sarkozy a glissé, sur le ton de la fausse confidence, "ce serait peut-être mon intérêt de dire : voilà, j'ai décidé [de me représenter ndlr]... Mais je suis président de la République du 5e pays au monde. Mais, parfois je peux en avoir l'impatience tant je constate d'arrogance déplacée", a-t-il dit, sans citer le candidat socialiste François Hollande, très en avance dans les sondages.
Contre les "favoris des sondages" - C’est ce favori des sondages que Nicolas Sarkozy a voulu ensuite mettre ne garde : "Les Français, c'est un peuple libre, frondeur, souverain qui ne se laisse imposer sa décision par personne", a-t-il prévenu pour conjurer le sort. "J'ai fauté quand j'étais plus jeune", a-t-il confessé à propos de l'élection de 1995 au cours de laquelle son champion Edouard Balladur était présenté comme vainqueur certain. Le Premier ministre avait finalement été évincé du deuxième tour par Jacques Chirac.
Contre "les attaques de caniveau" - Nicolas Sarkozy a également accusé l’opposition d’engager la campagne présidentielle sur des chemins sinueux. "Chacun devrait comprendre que quand on se met au niveau du caniveau, personne n'y gagne. Je ne ferai jamais ça", a-t-il dit pour mieux se placer au-dessus de la mêlée.
Contre François Hollande - Ne pas prononcer son nom, n’a pas empêché Nicolas Sarkozy d’enrager quand Claire Chazal s’est risquée, elle, à deux reprises, à le citer. "C’est une obsession chez vous. Je n’avais pas noté que vous l’aviez invité ce soir", s’est exaspéré le chef de l’Etat avant d’attaquer à boulets rouges une des propositions du candidat socialiste : le retour de la retraite à 60 ans. Le retour de la retraite à 60 ans, "c’est une folie. Personne n’y croit. C’est un mensonge, ça ne se fera pas. Et si ça devait se faire, ça conduirait le pays à la ruine", a asséné Nicolas Sarkozy. A bon entendeur…