A un peu plus de deux mois du premier tour de la campagne présidentielle, les francs-tireurs des partis politiques dégainent leurs armes de plus en plus vite. Cette semaine, la partie de chasse a été fructueuse. Europe1.fr revient sur le meilleur des petites phrases.
Braconnage. Les propos de Claude Guéant sur "toutes les civilisations qui ne se valent pas" ont déclenché des salves de tirs à gauche. Pour Noël Mamère, le député-maire de Bègles, le ministre de l’Intérieur est "en train de braconner sur les terres du FN, de dire des obscénités et des contre-vérités historiques", déclare-t-il sur Europe 1, lundi. Avant de lui porter l’estocade finale : "monsieur Guéant n’est qu’un pantin articulé par M. Buisson, un des conseillers de Nicolas Sarkozy, qui s’obstine à penser que les électeurs du FN préfèreront M. Sarkozy à Mme Le Pen", ajoute l’ex-candidat Verts à la présidentielle.
Arroser le fumier. L’incident à l’Assemblée nationale entre Claude Guéant et Serge Letchimy, le député PS qui a comparé les propos du ministre au nazisme, invite Cécile Duflot à la métaphore rurale : "quand on commence à arroser le fumier, comme le fait monsieur Guéant, comme le fait le président de la République en disant que c’est ‘du bon sens’, on aboutit à ce type de débat", déclare mardi, la secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts.
Rabatteur. "Non", le ministre de l’Intérieur, n’est pas "le rabatteur" des voix du Front national pour le compte de Nicolas Sarkozy. La mise au point est signé Claude Guéant lui-même, mardi, sur Canal+. Il affirme dès samedi dernier sur Europe 1, "qu’il n’y avait pas de but politicien" dans ses propos. Le ministre de l’Intérieur ne désarme pas : "je maintiens que notre famille politique souhaite que la France reste fidèle à ses valeurs et évite toutes les dérives communautaristes par exemple qui mettent ses valeurs en difficulté".
Le glaive. L’autre grand temps fort de l’actualité politique de cette semaine, c’est l’entrée dans l’arène de Nicolas Sarkozy qui dévoile dans une interview au Figaro Magazine, une partie de son programme pour l’échéance présidentielle. Le président-candidat a dégainé l’arme du referendum. Il souhaite demander aux Français de trancher sur le droit des chômeurs. Le chef de l'Etat souhaiterait que les demandeurs d’emplois soient contraints d’accepter le travail ou la formation, quand cela leur est proposé. "On est vraiment dans la stigmatisation des chômeurs", a fustigé jeudi Benoît Hamon, le porte-parole du PS en qualifiant Nicolas Sarkozy de "champion quand il s’agit de brandir le glaive face aux plus vulnérables".
Etre aux abois. Autrefois, les "abois" qualifiait le moment où un animal chassé se trouvait encerclé par la meute de chiens, et où il ne peut plus échapper à la mort. Une situation qui s’apparente à celle Nicolas Sarkozy selon, l’ex-ministre, Philippe Douste-Blazy. "Ils (le président et son gouvernement) sont aux abois" et François Bayrou, en faveur duquel Philippe Douste-Blazy s'est prononcé, "va apparaître de plus en plus comme le recours républicain". Nicolas Sarkozy "a décidé d'être à droite toute, (de) représenter cette droite pure et dure, cette droite réactionnaire, une droite sans aucune possibilité d'évolution", a lancé vendredi le co-fondateur de l’UMP sur France 2.
Les bandes. Dans une semaine où les questions de sécurité et d’immigration ont été très présentes, François Hollande n’a pas voulu donner l’image du chasseur mou. Lors d’un déplacement à Dijon, lundi, le candidat socialiste à l’Elysée a affirmé sa détermination à combattre "les multirécidivistes", estimant qu’il y a une "une obligation de sortir ces individus des quartiers" et à "lutter contre les bandes". "Prévention, dissuasion, sanction, et réparation" des victimes, résume François Hollande.
La chasse populaire. Gagner les faveurs de "la classe populaire" sera un des enjeux de la campagne présidentielle. Pour cela, les vrais chasseurs, le CPNT de Frédéric Nihous innove avec "la chasse populaire" en lançant, vendredi, une pétition pour la défense de la chasse. "En cette période de grande drague électorale des chasseurs tant par la gauche, que par la droite (…), on considère que le compte n’y est pas du tout et que de nombreux problèmes restent à régler". La semaine dernière, le candidat de la ruralité estimait sur RMC qu’il avait recueilli un peu plus de 250 parrainages.