L’INFO. En visite samedi dans les Hautes-Pyrénées pour assister à un lâcher de bouquetins, Ségolène Royal a déclaré qu'elle n'allait pas donner l'autorisation à l'introduction d'un deuxième ours dans ce département. Argument avancé : elle "considère que c'est un problème pour le pastoralisme". Depuis, les associations favorables à l'introduction de nouveaux ours dans les Pyrénées tirent à boulets rouges sur la ministre de l'Écologie.
Si les éleveurs s'insurgent contre la présence de ces "prédateurs", les accusant de décimer les troupeaux de moutons, les pro-ours, eux, veulent au contraire que la population ursine soit renforcée pour être viable durablement. Selon Alain Reynes, directeur de l'association Pays de l'ours-Adet, il faudrait en particulier "dix femelles et trois mâles supplémentaires sur le noyau occidental, le plus fragile", celui pour lequel Ségolène Royal a refusé toute introduction supplémentaire.
"Elle n'a rien compris et n'y connaît rien". "C'est une fausse bonne idée, improvisée, car à la suivre il n'y aurait plus d'ours nulle part, l'élevage étant partout dans les Pyrénées", note Alain Reynes. L'association Ferus va encore plus loin et "demande la démission de la ministre de l'Écologie" car "elle n'a rien compris et n'y connaît rien". "La biodiversité, c'est aussi un partage de l'espace et non son occupation exclusive par une seule espèce ou une catégorie socio-professionnelle", explique cette association
24 ours seulement. La population d'ours dans la chaîne pyrénéenne, menacée de disparition dans les années 90, a depuis été sauvée par des introductions d'ours slovènes entre 1996 et 2006. Elle était évaluée en 2013 à 24 animaux entre la France et l'Espagne, mais deux seulement, les mâles Néré et Cannelito, se répartissaient entre Pyrénées-Atlantiques et Hautes-Pyrénées. L'essentiel de la population se situe plus à l'est, principalement en Ariège et en Haute-Garonne.