Le remaniement n’est pas tout à fait terminé pour Nicolas Sarkozy. Cinq jours après l’annonce du nouveau gouvernement, le chef de l’Etat s’attache désormais à gérer les susceptibilités des déçus. Après les sortants Jean-Louis Borloo et Fadela Amara, Le président de la République a reçu longuement Gérard Longuet. Le président du groupe UMP au Sénat avait reçu des garanties de faire partie de la nouvelle équipe. Espoir déçu.
Et son entretien à l’Elysée n’a pas vraiment calmé le sénateur de la Meuse. Dans un long entretien au Figaro Magazine à paraître samedi, Gérard Longuet rappelle Nicolas Sarkozy à ses obligations. "Le président de la République a le devoir de dialogue positif avec sa majorité dans sa diversité", tance-t-il, après avoir regretté que la formation du nouveau gouvernement ait privilégié "l'équilibre des âges et des sexes" par rapport à "l'équilibre politique".
"Pas du tout l’idée que je me fais de l’UMP"
Car au-delà de son cas personnel, c’est le manque de représentations des libéraux qui irrite Gérard Longuet. "Sur 30 ministres, 20 sont issus du RPR et deux ministres d'Etat (Alain Juppé et Michèle Alliot-Marie) ont fait toute leur carrière" sous les présidences de Jacques Chirac. "Seulement deux ministres libéraux", Luc Chatel et Henri de Raincourt, sont au gouvernement, note-t-il, amer. "Ce n'est pas du tout l'idée que je me fais du rassemblement que représente l'UMP", née de la fusion du RPR (parti gaulliste), d'une partie des centristes de l'UDF, et de DL (parti libéral).
Le problème pour Nicolas Sarkozy, c’est que le sénateur de la Meuse entraîne dans son sillage les membres du groupe qu’il préside. Le chef de l’Etat l’a d’ailleurs bien compris. Selon les informations d’Europe 1, il a décidé de recevoir l’ensemble des sénateurs UMP mercredi prochain à l’Elysée, pour une réunion qui s’annonce tendue. Cette rencontre était prévue en décembre, mais elle a été avancée d’urgence. Car pour le président de la République, il faut absolument calmer le jeu, surtout au moment où le Sénat débute l’examen du projet de loi de Finances 2011.