Malgré la crise économique, sociale et même politique, il est un parti pour qui tout va bien, juge Antonin André dans son édito politique mardi sur Europe 1. Le Front national et sa présidente, Marine Le Pen sont actuellement au sommet de la vague. Crise économique sans précédent, cote du couple exécutif dans les abysses, affaire Cahuzac au parfum de "Tous pourris", UMP déchirée… Tous les indicateurs sont au vert pour favoriser une montée en puissance du parti frontiste. A ce titre, la traditionnelle manifestation du 1er-Mai devrait permettre à la patronne du FN de montrer une nouvelle fois les muscles. Le tout sans son père qui pour la première fois ne prendra pas la parole lors de l'événement.
>> Antonin André estime que Marine Le Pen "ne pouvait rêver mieux" comme contexte :
De grandes ambitions. La présidente du Front national, en poste depuis le 16 janvier 2011, compte déjà des succès patents. Elle a tué le père en remportant un million de voix de plus que lui à la présidentielle de 2012, mais aussi envoyé deux députés à l’Assemblée, un exploit dans un contexte de scrutin majoritaire. Du coup, dans le contexte actuel, Marine Le Pen juge sa dynamique actuelle inaltérable. Avec la petite équipe qui l’entoure, elle est comme habitée, persuadée que rien ne pourra l’arrêter. Elle espère désormais reporter quelques villes gagnées aux municipales de 2014. Surtout, Marine Le Pen est convaincue que son mouvement arrivera en tête aux européennes de mai 2014.
L’inquiétude de l’Elysée. L’indice de la dynamique le Pen peut aussi se juger à l’aune de l’anxiété qu’elle suscite chez ses adversaires, et même en plus haut lieu. Ainsi à l’Elysée, un conseiller de premier plan qualifie le défilé du Front national mercredi de "fait politique majeur", plus signifiant, estime-t-il, que le défilé des syndicats, voire que la manifestation de Jean-Luc Mélenchon, prévue le 5 mai prochain.
Un 21-Avril à l’envers, aubaine pour Hollande ? Aujourd’hui, l’hypothèse de la présence de Marine Le Pen au second tour d’une élection présidentielle est prise au sérieux. Si la crise perdure, si l’UMP continue de se déchirer et de se perdre dans des combats qui n’intéressent pas les Français, il n’y aucun raison que la progression du FN s’enraye. Et paradoxalement, ce scénario n’est pas forcément le pire pour un président sortant, impopulaire, en quête d’un second mandat. Comme Jacques Chirac en 2002… La meilleure chance de réélection pour Hollande en 2017 pourrait porter le nom de Le Pen.