Les triangulaires. A chaque législatives, la droite les redoute comme la peste. Le Front national espère, lui, les multiplier pour pouvoir mener la vie dure à l'UMP. Cette année, le bon score de Marine le Pen à la présidentielle laissait présager le pire à droite. C'était sans compter sur une très faible participation.
32 triangulaires impliquant le FN
En raison d'une abstention record (42%), tous partis confondus, il y aura 46 triangulaires au second tour des élections législatives, dimanche prochain. 32 impliqueront un candidat FN. Le parti d'extrême droite fait mieux qu'en 2007, où il n'avait pu se maintenir au second tour que dans une circonscription. Mais il fait moins bien qu'en 1997, année de sa meilleure performance électorale à des législatives, où il s'était qualifié dans 133 cas.
Les triangulaires impliquant le FN les plus nombreuses sont dans le sud est, terre de prédilection du parti d'extrême droite. Il y en aura quatre dans le Var, huit en Languedoc-Roussillon et deux dans le Vaucluse. Et même si elles sont moins nombreuses que prévu, ces triangulaires devraient toutefois donner du fil à retordre à l'UMP. Car si Jean-François Copé a d'ores et déjà prévenu qu'il "n'y aura pas d'alliance avec le FN", la consigne du patron de l'UMP a visiblement du mal à passer au niveau local. Ainsi, le député UMP sortant de la 2e circonscription du Gard, Etienne Mourrut, bien que qualifié pour le second tour, loin derrière Gilbert Collard (FN) et le PS, a déclaré dimanche soir qu'il "hésitait" à maintenir sa candidature.
Même chose dans la 16e circonscription des Bouches-du-Rhône, où le socialiste Michel Vauzelle député sortant, a obtenu 38,40% des voix, contre 28,98% à une candidate FN et 22,62% à Roland Chassain (ci-contre), maire UMP des Saintes-Marie-de-la-Mer. Ce dernier avait laissé entendre, juste avant le 1er tour, dans une interview au journal d'extrême droite Minute, qu'il pourrait se désister pour le FN s'il était devancé. Ce serait "un signe terrifiant pour l'avenir de la République", a lancé dès dimanche soir Michel Vauzelle. Pour "faire barrage au FN", la patronne du PS, Martine Aubry, a appelé dès dimanche soir au "désistement républicain" mutuel entre PS et UMP.
Des triangulaires sans le FN mais à risque
Mais toutes les triangulaires n'impliquent pas forcément le Front national. Et peuvent s'avérer tout aussi périlleuses. C'est le cas dans la 2e circonscription des Pyrénées-Atlantiques où François Bayrou devra batailler dur pour conserver son siège de député. Le président du MoDem est arrivé derrière la candidate socialiste et devra également affronter un candidat UMP dans une triangulaire.
Triangulaire fratricide pour l'ex-ministre de l'Intérieur Claude Guéant. Ce dernier a beau être arrivé en tête dans la 9e circonscription des Hauts-de-Seine avec 30,41% des voix, il devra le dissident de l'UMP Thierry Solère (26,89%) n'a pas l'intention de se désister. Les deux rivaux de droite retrouveront donc au deuxième tour la candidate socialiste Martine Even (13,10%)