La polémique qui ébranle actuellement Michèle Alliot-Marie au sujet de ses vacances tunisiennes semble désormais se déplacer vers François Fillon. Mardi, Matignon a ouvert la boîte de Pandore en reconnaissant que le Premier ministre, qui venait d'apporter "tout son soutien" à la ministre des Affaires étrangères, avait emprunté un avion "de la flotte gouvernementale" égyptienne lors de ses vacances de fin d’année. Les services du Premier ministre entendaient ainsi devancer la sortie mercredi du Canard Enchaîné, dans lequel l’information était révélée.
François Fillon a en fait passé ses vacances à Assouan, en Egypte, du 26 décembre 2010 au 2 janvier 2011. A l’époque, Hosni Moubarak n’était pas encore confronté à la révolte populaire massive qui secoue le pays depuis près de trois semaines. Ses opposants exigent aujourd'hui son départ, et surtout plus de démocratie dans le pays.
"Une sortie sur le Nil dans les mêmes conditions"
Lors de ses vacances égyptiennes, François Fillon s’est rendu pour une excursion à Abou-Simbel, qui abrite deux temples de l'Egypte antique, à bord d'un avion appartenant à Hosni Moubarak, selon Le Canard Enchaîné. "Le Premier ministre a été hébergé lors de ce séjour par les autorités égyptiennes. Le Premier ministre, toujours à l’invitation des autorités égyptiennes, a emprunté un avion de la flotte gouvernementale égyptienne pour se rendre d’Assouan à Abou Simbel où il a visité le temple", confirme le texte des services de François Fillon. "Il a également effectué une sortie en bateau sur le Nil dans les mêmes conditions."
Pour ce qui est du voyage entre Paris et Assouan, c'est "un Falcon 7X" du gouvernement français qui a été utilisé comme le veut l'usage habituel pour le Premier ministre. "S’agissant d’un déplacement privé, son billet et celui des membres de sa famille lui sont facturés, sur ses deniers personnels, au tarif établi par l’armée de l’air, conformément à la règle qu’il s’est lui même fixé et qu’il applique à chaque déplacement privé", précise le communiqué. Matignon assure avoir communiqué dans cette affaire "dans un souci de transparence". De quoi éteindre une polémique naissante ? Pas sûr.