La dernière session. "Il n'y a pas de vérité unique. N'oubliez pas pourquoi l'Union européenne a été créée", a scandé Daniel Cohn-Bendit mercredi, dans un poignant discours anti "hégémonisme", "idéologie" et "nationalisme", pour sa dernière prise de parole devant le Parlement européen. Les projecteurs se sont éteints mercredi dans le grand hémicycle de Strasbourg. C'était la dernière session pour Daniel Cohn-Bendit. Après quatre mandats de cinq ans, le turbulent président des Verts, qui est par ailleurs chroniqueur sur Europe 1, a décidé à 69 ans de "réorienter sa vie", de "prendre enfin du temps".
"Je suis pour les Etats-Unis d’Europe", a scandé l’eurodéputé franco-allemand, Oui, je crois que l’Europe fédérale, c’est l’avenir du bien social, c’est l’avenir d’un Europe où tous les citoyens auront une place, pourront vivre en paix et pourront vivre bien", a-t-il enchaîné, mettant en garde les européen, et notamment la France et l'Allemagne. Sans Europe fédérale, "la France et l'Allemagne ne seront bientôt plus au G8", le "modèle centralisé ne fonctionne plus", a-t-il lancé.
"Ciao ciao". "Tu vas manquer à cette assemblée", a déclaré Joseph Daul, le chef de file des élus conservateurs, qui lui aussi faisait ses adieux au Parlement pour se consacrer à la président du Parti Populaire européen. "Il y a l'âge, le physique, le fait que j'ai eu un cancer de la thyroïde. A 69 ans, j'ai atteint la limite physique", a justifié l'élu écologiste. "Être député européen c'est épuisant. Or je ne suis pas au Parlement européen pour attendre que le temps passe". "Après 20 années, j'ai envie de faire autre chose, écrire un livre sur l'identité juive, prendre du temps", assure-t-il.
"Dany" va tout de même mener sa dernière campagne pour soutenir les Verts aux Européennes. "Mais le 31 mai, ciao ciao, je pars pour Rio, pour des reportages sur la coupe du monde de football".