En première ligne. A quelques mois de la présidentielle, Nicolas Sarkozy, grand artisan de l’intervention de l’Otan en Libye, espère bien marquer des points alors que la défaite de Kadhafi semble inéluctable lundi. Le président avait en effet insisté auprès de ses partenaires internationaux pour que soit menée une opération contre le régime.
Des personnalités de gauche ont salué le rôle joué par Sarkozy. Pierre Moscovici, député PS du Doubs, s'est ainsi félicité lundi soir sur Europe 1 que la France "ait joué son rôle" en Libye en aidant le Conseil national de transition, le CNT. Martine Aubry, candidate à la primaire socialiste, a affirmé qu'elle considérait la chute de Kadhafi comme une victoire pour le chef de l'Etat. "Je crois que ça l'est, parce qu'il s'est engagé au bon moment", a-t-elle jugé. L’ex-ministre socialiste Jack Lang a également salué la décision de Nicolas Sarkozy, jugeant lundi que "chacun peut se féliciter que la France se soit grandie en s’engageant avec détermination et succès pour gagner la bataille de la liberté en Libye".
Bernard Henry-Lévy, qui soutient l’opération depuis le début, a également applaudi lundi sur Europe 1 l’attitude du chef de l’Etat, qui a "fait preuve d'une autorité et d'une ténacité tout à fait exceptionnelles" et qui s’est "soucié de la liberté des Libyens".
Faire oublier des erreurs
Le 25 février, Nicolas Sarkozy avait été le premier à réclamer le départ du Guide libyen. Et le 11 mars, il a avait également été le premier à reconnaître le CNT des rebelles comme seul "représentant" du peuple libyen. Avec son homologue britannique David Cameron, Nicolas Sarkozy avait persuadé l’Otan et certains pays arabes de lancer une action contre le régime libyen. Une idée à laquelle de nombreux pays, Allemagne, États-Unis, Italie, étaient réticents, sinon opposés.
Nicolas Sarkozy entend bien rester en pointe sur la question libyenne et la France a d’ores et déjà proposé une réunion à Paris du Groupe de contact sur la Libye afin de "fixer la feuille de route" de la communauté internationale.
Mais, a souligné François Hollande, beaucoup plus critique que les autres socialistes,, Nicolas Sarkozy "avait beaucoup à se faire pardonner". Critiqué pour la lenteur de sa réaction face aux révolutions en Tunisie et en Égypte, le chef de l'Etat avait vite réagi sur la Libye. Et par sa détermination, il espérait aussi faire oublier l’épisode de la visite très controversée de Kadhafi à Paris, au cours de laquelle le Guide avait installé sa tente dans les jardins de l’Elysée, provoquant l’indignation de nombre d’ONG et de responsables politiques.