Nicolas Sarkozy a justifié jeudi dans l'Essonne les mesures annoncées dimanche soir pour doper la construction de logements et en faire baisser les prix, et promis pour l'accompagner des réformes de la fiscalité immobilière et du droit de l'urbanisme. "Mon objectif est très clair, que les Français puissent se loger pour moins cher, puissent acheter leur logement pour moins cher, en augmentant l'offre de logements pour qu'il y ait davantage de choix et que ce choix corresponde au pouvoir d'achat des classes moyennes", a plaidé M. Sarkozy lors d'un discours prononcé à Longjumeau après une visite de chantier à Mennecy.
Lors de sa prestation télévisée dimanche soir, le chef de l'Etat a annoncé que le gouvernement allait autoriser, pour régler la crise du logement, l'augmentation de 30% des droits à construire. Cette mesure doit être présentée au Parlement dès ce mois-ci. "La France n'a pas les moyens de faire autrement (...) c'est la solution qui a été empruntée dans tous les pays qui ont réussi, c'est la solution que nous voulons pour notre pays", a-t-il expliqué.
Répondant aux objections des promoteurs qui l'ont jugée inefficace, Nicolas Sarkozy a estimé que "ça fait trop d'années que le secteur est sous perfusion d'avantages fiscaux ou de subventions". "Ne pensez pas qu'à coups de dispositifs Scellier, de prêts à taux zéro et de subventions dans tous les sens le système puisse continuer, ce n'est pas pensable", a-t-il insisté. Pour accompagner cette mesure, le président a indiqué jeudi qu'il souhaitait engager "une modification en profondeur de notre droit de l'urbanisme" et entamer "le grand chantier de la réforme de la fiscalité sur l'immobilier", dénonçant notamment des droits de mutation trop élevés.