C'est un joli coup de pub pour l'open source. Les services du Premier ministre ont envoyé la semaine dernière une circulaire à tous les ministères pour les encourager à recourir aux logiciels libres, ces logiciels gratuits développés par des passionnés d'informatique.
Discours tapés sur OpenOffice
"Moindre coût, souplesse d'utilisation, levier de discussions avec les éditeurs", la circulaire dont le journal Les Echos a obtenu copie dresse les arguments en faveur du basculement des ministères pour le logiciel libre. Fini les discours des ministres tapés sur Word, place à OpenOffice ; terminé le surf Internet sur e-Explorer, Mozilla est arrivé. Et on passe les petits logiciels désormais installés dans le quotidien comme VLC media player ou 7-Zip.
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L'administration était jusqu'alors peu pourvu en logiciels libres, mais l'Etat a progressé dans ce domaine ces derniers temps. Le projet de refonte informatique du système des impôts a été élaboré en intégrant des composants open source, signale encore le quotidien économique.
Contrepartie financière
Le passage de logiciels payants à gratuits ne se fera pas sans contrepartie. "De 5 à 10% du montant des économies réalisées doivent être réinvestis sous la forme de contributions", rappelle le Comité national du logiciel libre (CNLL) dans un communiqué.
Plus généralement, l'Etat a épousé la cause des logiciels libres depuis une dizaine d'années, quelle que soit la couleur politique au pouvoir. Mais la défense et l'encouragement de ce type de logiciels qui ne dépendent pas de grands éditeurs privés n'avait pas été affirmé par le pouvoir politique depuis longtemps, souligne dans le quotidien Les Echos Patrice Bertrand, président du CNLL.
"Coming-out du gouvernement"
Ce dernier, qui a vu le jour en 2010, "se réjouit de la circulaire Ayrault", parlant "de coming-out du gouvernement sur le logiciel libre". Il rappelle au passage que cette annonce devrait booster un secteur déjà en plein boom. Le "petit" monde du logiciel libre représente 30.000 emplois avec une croissance annuelle de 30%.
Enfin, en cette période où le made in France est menacé, le CNLL souligne que ce recours aux logiciels libres "permet de réduire la dépendance stratégique et économique de la France vis-à-vis de fournisseurs étrangers", et, surtout, "favorise l'activité des PME et l'emploi local.