"Emmanuel Macron va souffrir", confie un député socialiste expérimenté, à quelques heures d'une confrontation entre le ministre de l'Economie et le groupe PS, prévue mardi à l'Assemblée nationale. Alors que le projet de "loi croissance" doit être présenté mercredi en Conseil des ministres, ce ne sont pas seulement quelques "frondeurs" qui font bloc face au gouvernement. Les plus pessimistes évoquent un groupe scindé en deux, à 50-50.
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Le travail dominical au cœur du bras de fer. Le sujet qui cristallise le plus les tensions est le travail dominical, que le gouvernement veut autoriser jusqu'à 12 dimanches par an. Or, le travail du dimanche, "ça doit rester l'exception", rétorque la députée des Hautes-Alpes Karine Berger, préconisant plutôt "entre cinq et sept autorisations par an". Le bras de fer s'annonce viril, car sur cette question, l'exécutif ne veut rien céder. "Se limiter à sept dimanche par an ? Pas question", fulmine un conseiller de l'Elysée.
François Hollande, Manuel Valls et Emmanuel Macron se sont vus lundi à l'Elysée pour arrêter la ligne : pas question de détricoter le texte. Le chef de l'Etat juge qu'il s'agit de la loi la plus importante de sa fin de quinquennat. Et sur la forme, c'est la question de l'autorité du gouvernement, de sa capacité à réformer qui est en jeu.
Valls en première ligne. En déplacement à Prague, Manuel Valls s'est montré lui aussi très ferme devant quelques journalistes, lundi. Quand on est socialiste, "on ne peut pas être contre un texte qui soutient l'activité économique", a affirmé le locataire de Matignon. Et Valls de marteler que derrière ce texte, il n'y a pas une seul ministre, mais "tout le gouvernement".
Par conséquent, pas question de laisser Emmanuel Macron seul sur le champ de bataille. Fait rare : mercredi, à l'issue du Conseil des ministres, le Premier ministre tiendra lui-même une conférence de presse à l'Elysée pour défendre la ligne de l'exécutif. Et tenter d'aplanir le terrain.
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