Après l’affaire des vacances de Noël de Michèle Alliot-Marie, les autorités tunisiennes font une révélation sur un autre ministre français. Gérard Longuet, actuel ministre de la Défense, aurait séjourné durant deux jours en 2006 dans un palace tunisien aux frais du régime du président Ben Ali, alors qu'il était responsable parlementaire, a indiqué mardi un responsable de l'Office national du tourisme tunisien.
"Nous avons payé son hébergement et le restaurant, il a payé les extras", lors d'un séjour du 10 au 12 août 2006, a déclaré le chef du service marché français de l'ONTT, Amine Hajri, confirmant des informations révélées par l'hebdomadaire les Inrockuptibles, à paraître mercredi.
A l'époque, le ministre de la Défense était sénateur et conseiller politique du président de l'UMP, Nicolas Sarkozy.
Le séjour confirmé par son entourage
D’après la responsable du service commercial de l'hôtel cinq étoiles "The Residence" de Gammarth, dans la banlieue nord de Tunis, Karima Ben Moussa, Gérard longuet y a bien séjourné, après une réservation de l'Office national du tourisme tunisien.
Une information confirmée lundi par l’entourage du ministre de la Défense. En revanche, concernant le règlement de la facture, Gérard Longuet a dit aux Inrockuptibles ne pas se souvenir "d'avoir été invité". "Il est possible que cela se soit fait, je ne m'en suis pas personnellement occupé et je ne me suis pas posé la question (...) Mais si le gouvernement tunisien a le sentiment que je n'ai pas payé, je peux lui envoyer un chèque tout de suite, ça ne me pose pas de problème", a-t-il ajouté.
Prié par des journalistes, mardi, de dire s'il envisageait une démission, Gérard Longuet a répondu en marge de la présentation du futur ministère français de la Défense : "Je ne connais pas la situation de Michèle Alliot-Marie, je connais la mienne, quand j'ai une facture je la paye. Votre question n'a pas de sens".
MAM poussée à la démission
Le régime autoritaire du président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali a chuté en janvier sous la pression de la rue, après 23 ans de dictature.
Fin février, la ministre française des Affaires étrangères Michèle Alliot-Marie, violemment critiquée pour les conditions de ses vacances de Noël en Tunisie, avait été contrainte à la démission.