Après Jean-François Copé, c’est au tour de Gérard Longuet de répondre aux accusations de l'ex-Haut commissaire aux solidarités actives Martin Hirsch. Dans son livre "Pour en finir avec les conflits d'intérêts", ce dernier l’accuse d’avoir financé en partie l'achat d'une maison avec des timbres rares reçus en tant que ministre des Postes entre 1986 et 1988.
Dans son livre, Martin Hirsch fait la chasse aux conflits d'intérêt et explique que pendant des années le président de la République, le Premier ministre, les ministres des Postes et des hauts fonctionnaires ont reçu des timbres de collection. Certains avaient pour habitude de les revendre, se constituant alors de confortables primes.
Une maison payée avec des timbres ?
"Évidemment cette maison n'a pas été payée en timbres", lui a répondu Gérard Longuet dans un entretien accordé au Journal du Dimanche. L’élu UMP a néanmoins reconnu qu’en tant que ministre des Postes, il a bénéficié de dons de timbres rares, dont la revente lui rapportait "l'équivalent de 1.000 euros pas mois".
"Je recevais un chèque mensuel et cette rémunération était une prime déclarée. Mais pour payer ma maison avec cela, il aurait fallu que je sois ministre plus de cinquante ans", a ajouté Gérard Longuet.
Martin Hirsch persiste et signe
Contacté par le JDD, Martin Hirsch "maintient l'essentiel de ses écrits". "Je viens d'adresser une lettre à Gérard Longuet dans laquelle je lui rappelle ce qu'il avait déclaré à la commission", ajoute-t-il.
Martin Hirsch fonde ses soupçons sur les informations qu’il a recueillies lorsqu’il faisait partie de la commission pour la transparence financière de la vie politique. Cette instance avait interrogé Gérard Longuet sur l’achat "d’une maison dans le sud de la France", qu’il affirmait avoir pu la financer "en grande partie" par "la vente de timbres". Gérard Longuet aurait précisé que ces timbres "lui avaient été offerts pendant son mandat" et que les ventes réalisées "se chiffraient à plusieurs centaines de milliers de francs".
Gérard Longuet a été plusieurs fois mis en examen, notamment pour le financement occulte du RPR et l'affaire des marchés publics d'Ile-de-France. Il a toujours été relaxé par la justice.