Les explications de Michèle Alliot-Marie ne semblent pas suffire. Les soutiens du président et du Premier ministre n'y changent rien, la gauche continue de demander la démission de la ministre des Affaires étrangères.
La "confiance" de Sarkozy et Fillon
A la mi-journée, François Fillon a tenté de clore la polémique en assurant la ministre des Affaires étrangères de "toute (sa) confiance" et de celle du président Nicolas Sarkozy. Plus tôt dans la matinée, le porte-parole du gouvernement estimait que "l'affaire" était "close" puisque MAM "elle [a] même fait son mea culpa, elle a dit qu'elle ne le referait pas".
La ministre a également reçu le soutien, quoique mesuré, de Nadine Morano, ministre chargée de l'Apprentissage et de la formation professionnelle. "J'estime qu'elle n'a pas fait une faute. En ce qui me concerne, je ne serais pas partie en Tunisie mais je ne suis pas ministre des Affaires étrangères", a-t-elle d'abord dit sur i>Télé. Avant de revenir sur ses déclarations sur Europe 1, assurant que MAM n'avait pas "fait de faute politique".
MAM "ne peut pas porter la voix de la France"
Mais l'opposition est visiblement décidée à maintenir la pression. Michèle Alliot-Marie "n'a plus sa place au gouvernement, elle ne peut pas porter la voix de la France, elle doit partir (...) Je le dis aussi à Nicolas Sarkozy et François Fillon qui, somme toute, ont fait ce gouvernement", a lancé jeudi matin le député PS Pierre Moscovici. "Elle s'est fait payer un voyage en avion par un ami du clan Trabelsi-Ben Ali, et en plus, elle donne maintenant des explications abracadabrantesques", a-t-il ajouté.
Dénonçant à son tour "un mélange des genres qui est la caractéristique de ce pouvoir depuis plusieurs années", le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a estimé que "la logique voudrait qu'elle démissionne".
Des explications "pitoyables"
Le NPA demande lui aussi la démission de MAM, après ses "pitoyables explications". "Elle a osé affirmer que le suicide par le feu de Mohamed Bouazizi s'était produit à la fin de son séjour, alors que ce tragique événement avait eu lieu le 17 décembre, et que, depuis cette date, les manifestations contre la dictature de Ben Ali ne cessaient de s'amplifier et une sanglante répression avait fait de très nombreuses victimes", écrit le parti dans un communiqué.
Mercredi, la ministre a reconnu qu'elle n'aurait pas dû prendre place à bord d'un vol privé pour voyager en Tunisie. Elle a par ailleurs assuré avoir payé le voyage entre la France et la Tunisie à bord d'un vol commercial ainsi que son séjour à l'hôtel.