MAM soutenue par le gouvernement

Le soutien de l'UMP à Michèle Alliot-Marie se fait de plus en plus léger.
Le soutien de l'UMP à Michèle Alliot-Marie se fait de plus en plus léger. © MAXPPP
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avec agences , modifié à
Nicolas Sarkozy a transmis un "message de soutien". D'autres prennent déjà leurs distances.

Les têtes d’affiche de la majorité commencent apparemment à avoir de plus en plus de mal à monter au créneau pour soutenir Michèle Alliot-Marie. C’est du bout des lèvres ou sans conviction particulière qu’ils ont épaulé la ministre des Affaires étrangères, à nouveau dans la tourmente après des nouvelles révélations du Canard Enchaîné. L’hebdomadaire satirique révèle en effet dans son édition de mardi qu’au cours du séjour controversé de MAM en Tunisie, ses parents en ont profité pour faire des affaires avec l’homme d’affaires Aziz Miled, lié au régime du président déchu Ben Ali.

"Occupez des vrais problèmes des Français"

Même au plus haut sommet de l'Etat, on ne cache plus son énervement. Pendant le Conseil des Ministres, le chef de l'Etat a indirectement invité l'ensemble des ministres à ne pas embrayer sur la polémique. "Occupez des vrais problèmes des Français", leur a-t-il dit en substance. De façon plus informelle, il a fait passer un petit mot manuscrit à Michèle Alliot-Marie dont on peut penser qu'il s'agit d'un message de soutien. Une hypothèse confirmée quelques heures plus tard par deux ministres qui ont assuré qu'il s'agissait là d'un "geste rare".

A la sortie du Conseil des ministres, François Baroin, le porte-parole du gouvernement, a quant à lui réaffirmé "le soutien de l'équipe gouvernementale" à Michèle Alliot-Marie. "Elle a donné toutes ses explications", a-t-il déclaré. Le reste de la majorité n'est pas forcément convaincu.

"Lassé de commenter les vacances de MAM"

"Je suis lassé de commenter les vacances de Michèle Alliot-Marie en Tunisie", a lâché Eric Besson mercredi matin sur Europe 1, résumant le sentiment général à droite. "Elle a reconnu elle-même que si c’était à refaire, elle ne le referait pas. Je suis surpris qu’elle en soit à rendre des comptes sur les agissements de ses parents. Il me semblait que l’émancipation des enfants, quand les parents ont 90 ans…"

D’autres, à droite, préfèrent plaider l’ignorance pour éluder la question. "Je ne sais rien de cette affaire, je n’ai même pas lu l’article", a ainsi juré Jean-François Copé sur RTL. Le secrétaire général de l’UMP a évoqué la lassitude des députés du parti présidentiel. "La lassitude vient aussi de ce sentiment de harcèlement pour toutes ces choses que l'on mélange allègrement sans toujours se demander si elles ont de la cohérence entre elles".

Certains, enfin, se réfèrent au parcours d’hier pour justifier les erreurs d’aujourd’hui. "Moi ce que je constate c'est que Michèle Alliot-Marie a un long parcours politique, elle a exercé l'ensemble de ses fonctions ministérielles avec beaucoup de compétence et beaucoup de courage", s’est ainsi contenté de répondre Alain Juppé, sur TV5 Monde. Le ministre de la Défense a tout de même estimé que c’était à "Michèle Alliot-Marie d'apporter des éléments d'explication".