La passation des ministres est une tradition républicaine. Pourtant, jeudi, lors du "ballet" du nouvel exécutif, une absence a été remarquée : celle d'Eric Besson, l'ex-ministre de l'Industrie, de l'Energie et de l'Economie numérique dans le gouvernement Fillon. Eric Besson était "en vacances" aux Etats-Unis, affirme son entourage.
C'est finalement François Baroin, ministre sortant de l'Economie, des Finances et de l'Industrie qui a passé le témoin à Arnaud Montebourg, nouveau ministre du Redressement productif. Lors de cette courte cérémonie, il était entouré de Frédéric Lefebvre, secrétaire d'Etat sortant au Commerce, Tourisme, Artisanat et PME, tandis que le ministre socialiste était venu, accompagné de ses deux ministres déléguées, Sylvia Pinel (Artisanat, Commerce et Tourisme) et Fleur Pellerin (PME, innovation, économie numérique).
Une note de 13 pages
Le seul "testament" ministériel laissé par le transfuge du PS est une note de treize pages dans laquelle il résume les dossiers "chauds" du moment comme celui de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne, actuellement à la recherche d'un repreneur.
Son entourage a confié à Europe 1 que cela fait un mois que l'ex-socialiste n'est plus vraiment en action, puisqu'il ne voulait pas s'engager dans la campagne présidentielle. Il n'a donc pas souhaité revenir spécialement de vacances pour cette passation.
Il a voulu éviter la photo avec Montebourg
Selon l'une des collaboratrices d'Eric Besson, "l'équipe d'Arnaud Montebourg ne nous a pas appelés pour faire en sorte qu'il soit là". Mais du côté de l'entourage du nouveau ministre du Redressement productif, cet argument ne passe pas : "ce sont les sortants qui organisent la passation ", confie l'un de ses proches. Et puis tout le monde était présent, sauf lui, ce n'est pas l'esprit républicain !", a-t-il ajouté.
Eric Besson aurait en fait assez mal vécu la campagne présidentielle. Des proches assurent que dès qu'il sortait dans la rue, on lui faisait remarquer que son ancien camp, les socialistes, était donné favori. Il a donc voulu éviter la "photo" avec Arnaud Montebourg.
A la mairie de Donzère en 2014
L'ancien ministre de l'industrie a récemment annoncé qu'il allait se mettre en retrait de la vie politique. Pour "faire taire les rumeurs", il a fait savoir, via le compte twitter de son cabinet, qu'il s'orientait "vers le conseil en stratégie d'entreprise". Depuis quelques semaines, il est également pressenti pour prendre des fonctions à la tête d'un club de football, l'une de ses grandes passions.
"Je discute avec des clubs de Ligue 1. J'ai des propositions que j'examine. Je ne dirai oui que si j'ai des responsabilités, dans un contexte sain avec l'actionnaire du club", avait-t-il confié au quotidien Le Dauphiné libéré.
Le transfuge du PS, maire de Donzère, commune de 5.000 habitants dans la Drôme compte en tout cas se représenter aux élections municipales de 2014.