Dans le cadre de sa série d’entretiens hebdomadaires, leJDD.fr a rencontré Noël Mamère dans son bureau de l’Assemblée nationale. Le co-président du conseil stratégique d'Eva Joly dénonce notamment le "virage droitier nauséabond" pris par Nicolas Sarkozy. Et alors que les sondages créditent sa candidate de 2,5% des intentions de vote, il se montre lucide sur le résultat. "Vous me prendriez pour un menteur si je vous disais que je suis optimiste. Je ne demande qu'une chose, c'est qu'Eva arrive à faire un meilleur score que celui que j'ai fait en 2002", déclare-t-il notamment.
Et de s’interroger sur l'intérêt d'une participation d'Europe Ecologie-Les Verts à un éventuel gouvernement socialiste. "Je crois que nous avons plus d'intérêt à jouer le rôle qui doit être le notre au Parlement plutôt que de participer à un gouvernement où nous serions assis sur des strapontins", juge-t-il notamment. "Je ne suis pas sûr que nous obtenions des portefeuilles qui correspondent au rôle que nous voulons jouer dans la société", ajoute-t-il.
Mais pour le député de Gironde, Eva Joly n’est pas en cause. "Sa personne ne rebute pas les Français. (…) Je pense que c’est une bonne candidate qui a plein de qualités mais le contexte politique nous est défavorable", explique-t-il notamment. Interrogé sur les critiques qu’il avait lui-même adressé à la candidate à l’automne dernier, il reconnaît être "allé un peu trop vite" : "Eva Joly n’est pas une politicienne, elle ne vient pas du sérail. Elle n'a pas cette gymnastique de l'esprit."