L'info. Jean-Marc Ayrault a présenté lundi après-midi sa démission et celle de son gouvernement à François Hollande, qui a dans la foulée nommé Manuel Valls au poste de Premier ministre. Mais avant même que ce dernier ne soit pas officiellement nommé, son baptême du feu avait déjà commencé. Depuis, les déclarations s'enchainent. Florilège.
ILS N'APPRÉCIENT PAS ET LE DISENT
Duflot et Canfin n'en seront pas. A peine l'allocution de François Hollande terminée, les deux ministres écologistes du gouvernement ont parlé. Pour annoncer leur prise de distance. "Avec franchise et lucidité, nous en tirons donc toutes les conséquences et n'entendons pas participer à ce nouveau gouvernement, que nous assurons de notre vigilance la plus haute mais aussi de notre solidarité, chaque fois que le cap choisi sera le bon", ont-ils annoncé.
Et les deux ministres sortants d'ajouter : "ce qui a été sanctionné lors des deux tours des élections municipales, c’est la distance prise par la majorité actuelle vis à vis de son pacte fondateur, et le peu d’allant écologique et social de la politique conduite".
"Peut-être la plus mauvaise" réponse pour Mamère. Le maire de Bègles ne disait rien d'autres une heure auparavant : "j’ai toujours dit que si Manuels Valls était Premier ministre, les écologistes n’avaient pas leur place. Et de toute façon la question n’est plus de savoir qui est Premier ministre mais quelle est la politique menée par ce gouvernement.
Et Noël Mamère de préciser : "il me semble que la réponse que vient d’apporter François Hollande à cette raclée du PS au municipale n’est pas la bonne et peut-être la plus mauvaise parce que Manuel Valls, c’est la côté Blair de la gauche. Et ceux qui ont déserté les urnes à gauche sont des gens qui souffrent, y compris ceux qui se sont perdus dans l’extrême-droite. Donc apporter une réponse libérale et autoritaire à ceux qui sont aujourd’hui en souffrance et ont le sentiment de profondes injustices et de profondes inégalité dans le pays, cela ne me semble pas apporter une réponse", a réagi Noël Mamère sur Europe 1.
Pour le FN, "c'est un homme dangereux". "Je pense que c’est homme est dangereux, il n’a aucun respect pour les libertés publiques. Il y a tout à craindre de sa nomination à un poste aussi important. Le bilan de monsieur Valls est déplorable, il n’a obtenu aucun résultat. C’est donc assez étonnant de le mettre à la tête d’un gouvernement", a réagi Marine Le Pen. Avant d'y voir un aspect stratégique à moyen et long terme : "on peut donc penser qu’il s’agit là de carboniser monsieur Valls pour que celui-ci ne puisse pas faire parler ses prétentions et ses ambitions, qui sont fortes, notamment dans le cadre des futures élections présidentielles".
Copé s'intéresse à la politique, pas aux homme. Resté silencieux après l'annonce de la nomination de Manuel Valls, Jean-François Copé a attendu le discours de François Hollande pour sortir du silence. Le président de l'UMP a affirmé que "ce n'est pas en changeant les hommes et en gardant la même politique" qu'on règle les problèmes. Selon lui, il faut "une rupture avec le modèle socialiste".
Mélenchon dénonce "un suicide politique". Pour le coprésident du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, François Hollande a nommé comme Premier ministre "le plus grand commun diviseur possible de la gauche, Manuel Valls (...) A un désastre électoral, le chef de l'Etat répond par un suicide politique". "Une nouvelle fois, François Hollande tourne le dos à la gauche", a renchéri le secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent, pour qui François Hollande "n'entend que de l'oreille droite".
Frigide Barjot ironise. L'ancienne égérie de la Manif pour tous a, elle, décidé d'ironiser sur Twitter.
Si Manuel #Valls compte aussi bien les chômeurs que les manifestants, la courbe du chômage va rapidement s'inverser !— Frigide Barjot (@FrigideBarjot) 31 Mars 2014
ILS S'EN FÉLICITENT
Ménard est, lui, satisfait. Bien que soutenu par le Front national, le nouveau maire de Béziers ne partage pas vraiment l'opinion de Marine Le Pen. Et il l'a fait savoir sur Twitter :
#Remaniement L'arrivée de #Valls à Matignon est une bonne nouvelle, le départ de @CecileDuflot également.— Robert Ménard (@RobertMenard34) 31 Mars 2014
L'UDI aussi. Même son de cloche du côté des centristes, en tout cas ceux de l'UDI. L'un des fondateurs du parti et ancien porte-parole de l'UMP, le député Dominique Paillé, a ainsi qualifié cette nomination de "décision qui fait sens". Lui aussi sur les réseaux sociaux.
En nommant Valls a Matignon Hollande prend enfin une decision qui fait sens et je crois que c'est la bonne! #valls— Dominique Paillé (@DominiquePaille) 31 Mars 2014
Le PS "soutiendra Manuel Valls". Sans surprise, Thierry Mandon, porte-parole des députés socialistes, a apporté son soutien l'actuel ministre de l'Intérieur : "nous, les parlementaires, on est la majorité, on est là pour soutenir notre Premier ministre et on soutiendra Manuel Valls comme on a soutenu Jean-Marc Ayrault".
ILS ATTENDENT LA SUITE
L'écologiste Pompili "attend de voir". Invitée d'Europe 1, la députée EELV de la Somme a préféré temporiser. "C’est un peu trop tôt pour le dire. Nous, ce qu’on dit depuis hier, et même depuis bien avant, c’est que le gouvernement doit changer sa politique . On a dit depuis le début que le casting ce n’est pas le plus important, même si c’est vrai que Valls, pour nous, c’est un signal qui n’est pas très rassurant. Maintenant j’attends de voir ce que le président va dire", a-t-elle réagi.
Hervé Morin s'interroge : "et maintenant ?". Même soucis de temporiser chez le député UDI Hervé Morin avec, néanmoins, un ton un brin plus acerbe.
#remaniement#Valls Les Français ont rejeté la forme et le fond… et maintenant ?http://t.co/cZ9dbeQHRE— Hervé Morin (@Herve_Morin) 31 Mars 2014
L'INFO - Remaniement : Ayrault démissionne, Valls nouveau Premier ministre
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LE RENDEZ-VOUS - François Hollande parlera aux Français à 20h