Manuel Valls a défendu dimanche à Vauvert dans le Gard "la gauche qui marche", appelant de nouveau "à retrouver le mouvement" dans une France "entravée, coincée, tétanisée", à la veille de ses 100 jours à Matignon et d'une conférence sociale délicate.
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Discours à la campagne. "La gauche n'est jamais autant fidèle à elle-même que lorsqu'elle s'adresse à tous. La gauche qui met la société en mouvement, la gauche qui marche, c'est la gauche qui dit à chacun : quelle part de votre intérêt particulier êtes-vous prêts à laisser pour la mettre au service de l'intérêt général?", a lancé le Premier ministre devant un petit parterre d'environ 150 militants.
Au pupitre, sur fond de prés camarguais ensoleillés et broutés par les taureaux, Manuel Valls a cité François Mitterrand, "ne pas bouger, c'est commencer à perdre", et défini "la gauche qui marche" comme "celle qui replace la France sur le chemin du progrès, celle qui entraîne la société et la met en mouvement".
Trouver le sens de la “marche”. Un mouvement que le Premier ministre, dans un discours d'une cinquantaine de minutes, a comparé à la "réforme", filant à de nombreuses reprises la métaphore de cette "marche" dans le sens du mouvement en avant et de l'efficacité, avec "deux jambes", le "réformisme assumé" et la "République intransigeante".
"Oui, la réforme peut créer des déséquilibres, venir perturber des habitudes, des acquis", a reconnu le Premier ministre, qui a dû composer ces dernières semaines avec des mouvements sociaux et des revendications contradictoires du patronat et des syndicats.
La conférence sociale en ligne de mire. A la veille d'une conférence sociale électrisée par le report partiel du nouveau compte pénibilité, une réforme qui "se fera", a-t-il promis, Manuel Valls a jugé qu'il "était temps que le patronat "reconnaisse l'effort que la Nation consent pour le soutenir" avec le pacte de responsabilité pro-entreprises et "s'engage pleinement pour la création d'emplois".
Quant aux "100 jours" aux échos napoléoniens, Manuel Valls a dit "ne pas faire sienne" la référence. "Cent jours, ce n'est qu'un début pour remettre notre pays en marche", a-t-il lancé.
Attention à la “berlusconisation”. Lors de ce déplacement, le Premier ministre a également prévenu qu’il voulait pas d’une "berlusconisation" de la France, en allusion aux critiques des institutions judiciaires par Nicolas Sarkozy après sa mise en examen.
"On cherche parfois à me comparer à ce qu'est en train de faire le président du Conseil italien, Matteo Renzi, je prends la comparaison", a déclaré le Premier ministre en déplacement dans le Gard.
"Mais ce que je ne veux pas, moi, c'est de la “berlusconisation” de notre pays", a-t-il enchaîné, en référence à l'ancien dirigeant italien Silvio Berlusconi, cerné par les affaires et jamais avare d'attaques contre les juges. "Je ne veux pas que la mise en cause des fondements de la République, de la justice, de l'État de droit aujourd'hui soient dans le discours politique", a précisé le chef du gouvernement.
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