L’INFO. Il a passé le test. Manuel Valls a prononcé mardi son discours de politique générale et a reçu la confiance des députés de l’Assemblée nationale. C’est la première fois que le nouveau Premier ministre prononçait un discours aussi important. Un exercice dans lequel le spécialiste du comportement Stephen Bunard, auteur de “Leurs gestes disent tout haut ce qu'ils pensent tout bas”, l’a trouvé plutôt naturel, “expressif, contre toute attente”. Europe1.fr a demandé à ce dernier de décortiquer les moindres faits et gestes de Manuel Valls pendant son discours.
“Energique et moins haché”. Premier point d’importance, selon le spécialiste, le Premier ministre a été très présent. “Lorsqu’il parlait de politique énergétique, on était à un tel sommet, qu’on se demande si ce n’est pas de l’énergie de sa politique dont il était en train de parler”, analyse le synergologue. “Il a un style très cohérent. Ça sent pas beaucoup la préparation, c’était énergétique et beaucoup moins haché que d’habitude”, ajoute-t-il.
Spontanéité et naturel. Selon le spécialiste, tout comme François Hollande, le Premier ministre a plutôt l’habitude d’utiliser de la main droite, celle qui sert à analyser, expliquer, convaincre, défendre. Cette fois-ci, Manuel Valls a beaucoup utilisé sa main gauche pendant son discours. “C’est celle qui représente la spontanéité, notamment quand il parlait d’embaucher, des hôpitaux ou de la République”, détaille Stephen Bunard.
“Des codes de séduction”. Manuel Valls a également usé de nombreux gestes qui trahissent l’importance qu’il a donné à son discours. “Il y avait des codes de séduction, comme les paupières qui se sont resserrées quand il a évoqué le dialogue social ou la suite du quinquennat. La langue est sortie également de temps en temps. C’est un geste de délectation, de fierté”, décrypte le synergologue.
De l’impatience à la détermination. Selon le spécialiste, les mains du Premier ministre ont également révélé une partie de son état d’esprit. “Elles étaient dirigées vers les autres et il les tenait ‘en bourse’, c’est-à-dire que tous les doigts se rejoignaient. C’est un marqueur de la sincérité. La plupart des politiques ont plutôt les mains en pinces, pour la précision”. Le discours de Manuel Valls a aussi été marqué par des gestes d’impatience, de l’index ou du majeur, selon Stephen Bunard. “Ca montre sa détermination et son envie d’agir”, conclut-t-il.
“Le stress de performance”. Dernier élément pourtant difficile à voir pour un œil non avisé : le synergologue a repéré la position des yeux du Premier ministre. “Sa paupière droite est plus descendante que sa paupière gauche, explique le spécialiste. C’est lié à du stress de performance, l’idée d’être à la hauteur sur les dossiers de fond. C’était marquant avec sa prise de poste au ministère de l’Intérieur ou pendant l’affaire Leonarda. C’est notamment grâce à cette paupière droite que l’on verra dans les prochains mois si Manuel Valls résiste à la pression.”
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ANTISECHE - Discours de valls : les cinq temps forts
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MESURES - Valls n'a pas oublié les entreprises